Le 29 janvier 2025 Béatrice Nzang succombe aux blessures d'une violence inouïe infligées par son ex petit ami Rodrigue Mintsa Menie. Un féminicide qui remet relance le problématique persistante des violences faites aux femmes au Gabon. Face à cette barbarie la plateforme Challenge Démocratie au Féminin a poussé un cri d'alarme.
Par Sybille Mengue
L'annonce et les circonstances de la mort de Béatrice Nzang, entrepreneure sociale engagée dans l'inclusion des personnes vivant avec un handicap, a choqué plus d'un, d'autant plus que l'auteur supposé de ce crime n'est autre que son ex petit ami, Rodrigue Mintsa Menie , coach en développement personnel. Un homme à l’apparence de gentleman, toujours souriant selon certains témoignages. Le masque est tombé dans une bien triste situation. La violence des coups qu'il a infligé à Béatrice aura eu raison d'elle 4 jours après son agression. Un féminicide de trop.
En plus de la famille de la disparue, la société civile, communauté à laquelle elle appartenait, n'a pas manqué d'exprimer son indignation et sa tristesse sur les réseaux sociaux, réclamant que justice soit faite pour celle qu'ils appelaient affectueusement "Béa" ou en "Atace Handi" nom de l' ONG qu'elle avait mis en place et à travers laquelle elle œuvrait en faveur des personnes vulnérables.
La plateforme Challenge Démocratie au Féminin, qui réunit en son sein une cinquantaine de femmes leaders issues de la société civile a, à travers une déclaration faite ce samedi 1er février dernier, exprimé son soutien à la famille endeuillée non sans revenir sur les défis et les dangers auxquels les femmes sont encore quotidiennement confrontées dans notre société.
" Ce crime ne fait pas que nous priver d’une leader inspirante, il souligne également la nécessité urgente d’agir contre les violences basées sur le genre. Nous déclarons avec force notre rejet de toutes les formes de violence, qu’elles soient physiques, psychologiques ou structurelles qui visent les femmes. Nous exigeons que les autorités prennent des mesures concrètes et fortes pour protéger les droits des femmes, assurer leur sécurité et leur permettre de s’épanouir sans crainte de violence ou de représailles, conformément au cadre normatif international et national." a déclaré la porte-parole de ladite plateforme.
Selon le dernier rapport du ministère des Affaires Sociales de 2024, au Gabon, 90% des femmes sont victimes de violences sexuelles, 83 % de violences économiques et 64 % sont victimes de violences physiques. Des données alarmantes qui semblent ne pas régresser au regard des derniers événements.
La lutte contre ce fléau est l'affaire de tous et devrait engager chacun dans un rôle bien défini. "À l’échelle nationale et internationale, nous appelons à un véritable engagement pour mettre un terme aux violences basées sur le genre, en éduquant la société avec un accent sur les hommes, en renforçant les lois, en appliquant strictement les sanctions prévues par les différents textes et en soutenant les victimes. Nous sommes déterminées à faire valoir nos droits et à bâtir un avenir où chaque femme se sent en sécurité dans son pays ou ailleurs, peu importe sa géo-localisation " a poursuivi la plateforme la porte-parole de Challenge Démocratie au Féminin.
Rodrigue Mintsa Menié, pour sa part, a été interpellé, présenté devant le Parquet de Libreville et placé sous mandat de dépôt à la prison centrale de Libreville. Il est poursuivi pour homicide volontaire avec circonstances aggravantes, un crime passible de la réclusion criminelle à perpétuité, conformément à l’article 223-4 bis du Code Pénal Gabonais.
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