IMG-LOGO
Accueil Article Prétendues malversations au Trésor public : une guerre ouverte entre agents d’une même administration
Economie

Prétendues malversations au Trésor public : une guerre ouverte entre agents d’une même administration

IMG Une guerre interne au Trésor public.

La nouvelle a déferlé comme une vague, emportant sur son passage l’honneur de nombreux agents du Trésor public et de la Direction générale du Budget. Une liste, partagée sur les réseaux sociaux, accuserait plusieurs d’entre eux d’avoir transformé l’administration en véritable pompe à milliards. Mais derrière cette avalanche de chiffres et de noms, une question demeure : sommes-nous face à une révélation courageuse ou à une farce bien orchestrée ?

 

Les lanceurs d’alerte, ces héros… autoproclamés

D’un côté, des anonymes qui se font passer pour les chevaliers blancs de la République. Sous couvert de transparence, ces nouveaux "justiciers" balancent des accusations à tout va, sans fournir une once de preuve. Leur objectif ? "Assainir l’administration", disent-ils. Mais en réalité, ces redresseurs de torts en carton semblent davantage motivés par une ambition personnelle : attirer l’attention des hautes sphères, décrocher une promotion, ou mieux, se glisser dans les fauteuils douillets laissés vacants par leurs victimes. Une nouvelle forme de "dévotion patriotique" où l'éthique se mesure au degré de diffamation.

 

Le SYNAT sort les griffes : et si on révisait la présomption d’innocence ?

Face à ces accusations, le Syndicat National des Agents du Trésor (SYNAT) a sorti l’artillerie lourde. « Calomnies », « diffamations », « cabale » : les mots pleuvent et le ton monte. Et à raison. Car si la lutte contre la corruption est une nécessité, elle ne saurait justifier l’abandon de la présomption d’innocence sur l’autel du buzz. En menaçant de poursuites judiciaires, le SYNAT semble vouloir rappeler à tous que la justice ne se rend pas sur Facebook, mais dans les tribunaux.

Mais là où l’affaire devient croustillante, c’est que la liste en question aurait fuité… d’un bureau de l’administration elle-même. Un "règlement de comptes en interne", murmurent certains. Et si cette campagne était finalement l’œuvre de collègues zélés, adeptes de la politique du "ôte-toi de là que je m’y mette" ?

 

Une administration en apnée

Cette affaire, en plus de salir la réputation des agents, a des répercussions bien plus graves. Selon un analyste économique que nous avons consulté, ces accusations, si elles restent sans fondement, risquent d’aggraver les tensions de trésorerie et de fragiliser la confiance des partenaires économiques. « Déjà que l’administration gabonaise peine à rassurer sur sa gestion financière, ce genre de scandale ne fait qu’attirer davantage l’attention sur ses failles structurelles », analyse-t-il.

 

Et pendant ce temps, les vrais problèmes persistent : un système de gestion opaque, des projets en suspens, et une administration qui peine à moderniser ses outils. Au lieu de se concentrer sur la réforme, certains préfèrent transformer les couloirs du Trésor en arène politique.

 

Qui profite de la confusion ?

La grande question demeure : à qui profite cette campagne de diffamation ? Certains y voient la main invisible de "résistants" au changement, ces éternels ennemis de la transition, qui sabotent dans l’ombre tout ce qui pourrait remettre en cause leurs privilèges. D'autres pointent du doigt des opportunistes en quête de visibilité, prêts à sacrifier la stabilité institutionnelle pour un poste ou une faveur.

 

Au final, ce brouhaha médiatique affaiblit l’ensemble de l’appareil d’État. Les agents intègres  car oui, il y en a se retrouvent éclaboussés par un scandale dont ils ne sont même pas les auteurs. Les partenaires économiques, eux, commencent à se demander si leurs investissements ne risquent pas de se perdre dans un trou noir bureaucratique.

 

L’humour de l’absurde

Si cette situation n’était pas aussi grave, elle serait presque comique. Une administration qui se sabote de l’intérieur, des listes qui circulent comme des tickets de loterie, des accusations qui tombent sans preuves… Tout cela ressemble à une mauvaise parodie de série télévisée.

 

Mais derrière cette farce se cache une réalité inquiétante : l’absence d’un véritable mécanisme de transparence et de responsabilité. Plutôt que de jeter des noms en pâture, peut-être serait-il temps de se concentrer sur des réformes profondes. À moins, bien sûr, que l’objectif réel ne soit pas de trouver des coupables, mais simplement de distraire le peuple. Après tout, rien de tel qu’un bon scandale pour détourner l’attention des vrais problèmes.

Partagez:

0 Commentaires


Postez un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs marqués * sont obligatoires