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Encore une grève de la faim: Ali Bongo ou le martyr en carton

IMG Ali Bongo entame une nouvelle grève de la faim.

Le Gabon assiste à un phénomène rare : un ancien chef d’État qui refuse de manger, alors que sous son règne, c’était plutôt le peuple qui crevait la dalle. Ali Bongo Ondimba, ex-président renversé par un coup d’État le 30 août 2023, a décidé d’entamer une nouvelle grève de la faim. Objectif : dénoncer l’incarcération de son épouse Sylvia et de leur fils Noureddin, détenus depuis 17 mois.

 

Si certains pensaient qu’il s’agissait d’une simple diète, ils se trompent. Ali Bongo a mis les choses au clair : fini les séances de rééducation, fini les visites, et surtout, fini les repas. Un choix qui, pour un homme dont la santé est déjà fragile, pourrait bien transformer cette grève en jeûne définitif.

 

Quand l’oppression change de camp

L’image est forte : l’homme qui gouvernait le pays d’une main de fer, qui décidait qui mangeait et qui jeûnait, se retrouve aujourd’hui à dénoncer des conditions de détention qu’il aurait lui-même pu instaurer. Ironie du sort ? Karma politique ? Toujours est-il qu’aujourd’hui, Ali Bongo découvre un concept qu’il ignorait jusque-là : l’arbitraire.

 

Son épouse, Sylvia Bongo, souffrirait d’un trouble thyroïdien qui la met en danger de cancer, et leur fils Noureddin aurait le tympan perforé. Un médecin a même recommandé une évacuation sanitaire à l’étranger. Mais visiblement, dans le Gabon de la transition, l’accès aux soins reste une faveur, et non un droit.

 

Le hic, c’est que la stratégie du martyr fonctionne rarement quand on a régné en monarque absolu. Pour l’instant, les autorités militaires ne semblent ni impressionnées ni préoccupées par cette grève de la faim. Leur silence est un message clair : "Fais ce que tu veux, Ali, nous on mange."

 

D’ailleurs, une question reste en suspens : pourquoi Ali Bongo ne quitte-t-il pas le pays, puisqu’il est officiellement "libre" de ses mouvements ? Certains diront qu’il ne veut pas abandonner sa famille, d’autres suspectent qu’il sait très bien qu’une fois dehors, il ne reviendra plus jamais.

 

Le Gabon des paradoxes

D’un côté, un pouvoir militaire qui joue la montre, sûr de son emprise. De l’autre, un ancien président qui espère que son sacrifice forcera les autorités à céder. Entre les deux, un peuple qui regarde le spectacle, partagé entre indifférence et amusement.

 

Car soyons honnêtes : le Gabonais moyen, celui qui doit jongler entre coupures d’électricité et inflation galopante, n’a que faire des états d’âme d’Ali Bongo. Le pays a trop souffert sous son règne pour qu’il devienne soudainement un héros du peuple.

 

Mais dans cette histoire, une chose est sûre : en matière de régime, Ali Bongo en connaît un rayon. Malheureusement pour lui, cette fois-ci, il ne s’agit plus d’un régime politique, mais d’un régime… sans repas.

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