René Ndemezo’Obiang, figure emblématique de la politique gabonaise, est de retour. Après des mois de silence, il refait surface avec un style qui n’appartient qu’à lui : celui du caméléon, capable de changer de couleur pour mieux se fondre dans un paysage politique en perpétuelle recomposition. À l’approche des prochaines élections, l’homme aux multiples renaissances s’apprêterait à troquer l’étiquette du Parti Démocratique Gabonais (PDG) pour celle du Rassemblement pour la Patrie et la Modernité (RPM).
Un stratège au flair légendaire
Depuis plus de trois décennies, Ndemezo’Obiang a fait de la politique un art : celui de toujours se positionner là où le vent tourne. En 2021, il avait avalé son ancien parti, Démocratie Nouvelle, pour rallier le PDG. Aujourd’hui, ce vent semble l’emporter ailleurs, vers le RPM, dirigé par Alexandre Barro Chambrier, un autre spécialiste des départs bien calculés.
« One Capo », comme on le surnomme, ne revient jamais les mains vides. Selon certaines sources, il pourrait amener avec lui d’autres vétérans politiques, comme Jonathan Ndoutoume Ngomo ou Francis Edou Eyene, prouvant une fois de plus qu’en politique, le recyclage n’est pas qu’une question d’écologie.
Un rôle de figurant ou de maître d’orchestre ?
Officiellement, Ndemezo’Obiang se contenterait d’un poste de conseiller au RPM. Mais qui peut croire qu’un homme de son envergure accepte de jouer les seconds rôles ? Connu pour son pragmatisme, il sait qu’un bon conseiller peut parfois diriger l’orchestre depuis l’ombre. Loin des projecteurs, il pourrait déjà préparer sa prochaine mutation, car en politique comme en biologie, le caméléon n’a jamais qu’un objectif : survivre.
Un spectacle de recyclage politique
Ce ralliement illustre à merveille une réalité gabonaise : la politique est un théâtre où les acteurs changent de costume mais rejouent toujours la même pièce. Après le coup d’État d’août 2023, le décor a changé, mais les protagonistes restent les mêmes. Ndemezo’Obiang, lui, prouve une fois de plus qu’il est un maître dans l’art de réapparaître au bon moment, là où la lumière commence à briller.
Pourtant, cette énième manœuvre soulève des questions : à force de changer de couleur, le caméléon Ndemezo’Obiang n’a-t-il pas perdu son authenticité ? Les Gabonais, fatigués des jeux d’ombres et de lumière, accepteront-ils encore ces retournements de veste ?
Une jungle politique en pleine mutation
Dans une arène politique où alliances et trahisons rythment la vie quotidienne, René Ndemezo’Obiang demeure un maître d’adaptation. Il avance à pas feutrés, calculant chaque mouvement, prêt à saisir une nouvelle opportunité. Mais ce jeu de repositionnement constant n’est pas sans risque : à force de changer de couleurs, le caméléon pourrait bien finir par se rendre invisible… même pour ses propres électeurs.
Alors, René Ndemezo’Obiang, héros ou simple acteur d’une pièce dont le public connaît déjà la fin ? Une chose est sûre, le théâtre politique gabonais n’a pas fini de nous offrir des scènes aussi surprenantes que familières.
Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs marqués * sont obligatoires