Ah, Libreville, capitale de l'imprévisible ! Dimanche dernier, un feuilleton à couper le souffle a secoué la prison centrale. Trois agents pénitentiaires oui, vous avez bien entendu, ceux-là mêmes qui sont censés garder les bandits à l'intérieur se sont improvisés trafiquants de chanvre indien. Scénario : du cannabis, des sacs de cosmétiques et des uniformes de gardiens de prison. Qui aurait cru que notre cher centre pénitentiaire cachait un tel potentiel cinématographique ?
Des cosmétiques ou la crème du cannabis ?
Quand les agents de la DGSS ont débarqué, ils ne s’attendaient sans doute pas à une masterclass en dissimulation. Les suspects, deux caporaux et un Sergent-Chef, avaient emballé leur précieuse cargaison, plusieurs kilos de chanvre indien, dans des sacs "cosmétiques". Pas bêtes, ces trois-là : après tout, qui irait soupçonner du crime dans une trousse de beauté ? Une astuce qui aurait pu fonctionner… si seulement ils n’avaient pas eu la subtilité d’un éléphant dans un magasin de porcelaine. Le Sergent-Chef Francky, visiblement formé à l'école des excuses bidons, s’est empressé de balancer : « C’est Tchinoso qui m’a appelé ! Il m’a dit que c’était des produits cosmétiques. Moi, je ne savais pas ! »
Ah, Tchinoso. Le nouveau parrain du crime organisé ? Ou simplement une invention de dernière minute pour sauver les apparences ? Peu importe, car grâce à lui, la prison centrale est devenue l'épicentre de la comédie noire.
Des gardiens ou des guichetiers du crime ?
Avouons-le : le spectacle est saisissant. Ces trois agents, censés représenter la loi, sont devenus des figures emblématiques d’un système qui touche le fond… avec élégance. On pourrait presque admirer leur audace : il faut une certaine créativité pour transformer une prison en plateforme logistique de produits illicites. Et dire qu’ils tentaient de faire passer cette "marchandise" sous le nez de leurs collègues ! Les vrais professionnels du trafic doivent sûrement se demander comment ils ont pu être aussi amateurs.
Quand le système est la blague, qui rit encore ?
Mais au fond, qui est vraiment coupable ici ? Les matons qui profitent d’un système déjà gangrené ? Ou le système lui-même, si efficace qu’il transforme des gardiens en dealers ? Parce qu’entre nous, comment voulez-vous rester intègre avec un salaire qui ferait pleurer un stagiaire ? Bien sûr, les autorités promettent des sanctions "sévères". Révocation, emprisonnement, bla-bla-bla. Mais à quoi bon punir les figurants quand le vrai problème, c’est le scénario tout entier ?
Une réforme ? Ou un bon scénario pour Netflix ?
Soyons sérieux deux secondes : à ce stade, notre système carcéral ressemble à une mauvaise télénovela. Des gardiens corrompus, des détenus complices, et une administration qui joue les aveugles. Peut-être qu’au lieu de réformer, on devrait proposer un partenariat avec Netflix : "Narcos : Libreville" aurait sûrement du succès.
En attendant, ces trois matons pourront méditer leur erreur… de s’être fait attraper. Et nous, citoyens, on continue d’applaudir ce spectacle absurde, en espérant qu’un jour, quelqu’un arrête la mascarade. Mais bon, faut pas rêver. Le chanvre n’est pas près de quitter la prison centrale. Après tout, qui d’autre fera le boulot ?
Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs marqués * sont obligatoires