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Culture

Concert de la Transition à Toulouse : les artistes exigent leur argent, les organisateurs sur la paille

IMG Artistes et officiels gabonais en France.

Le 30 août 2023, le Gabon célébrait un tournant historique avec la libération du pays et la prise de pouvoir du Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema. En l’honneur de cet événement symbolique, un concert fut organisé à Toulouse, réunissant plus de quinze artistes, dont certains venus spécialement du Gabon. Un événement grandiose en apparence, mais qui, deux mois plus tard, s’est transformé en un véritable cauchemar financier pour ses organisateurs.

 

Willyam OB et Holdeo, deux figures de la scène musicale africaine en France, sont, aujourd’hui, plongés dans une situation critique, loin de la gloire qu’ils espéraient récolter après avoir consacré d’énormes ressources pour faire de ce concert un succès. Transport, hébergement, location de la salle pour 1 500 personnes… Les frais étaient colossaux, et pourtant, malgré les assurances de soutien financier de la part de Bung Pinz, conseiller du Général-Président Oligui Nguema et de l’artiste Amandine, aucune promesse de financement n’a été tenue.

 

Le financement n’est pas la seule ombre au tableau. En plus de devoir faire face à des dettes considérables, les organisateurs sont désormais confrontés à des menaces de poursuites judiciaires, à la fermeture de leurs comptes bancaires, et même à des risques concernant leur statut de séjour en France. En somme, une situation pour le moins paradoxale : après avoir contribué à célébrer la transition politique de leur pays, ces artistes et organisateurs se retrouvent sur le banc des accusés.

 

Mais où sont passées les promesses des autorités gabonaises ? Selon les informations relayées, les intermédiaires censés garantir la couverture financière de l’événement – à savoir Juste Parfait Moubamba et Amandine – semblent, eux aussi, dans l’incapacité de faire avancer le dossier. Leurs appels restent sans réponse et les organisateurs se retrouvent à essuyer un mépris inquiétant. Il faut dire que le président de la Transition, Oligui Nguema avait recommandé certains artistes, dont Rodzeng, mais, à ce jour, aucune action concrète n’a été prise pour honorer les engagements pris à Ngouoni.

 

Le rôle du Palais de la Rénovation dans cette affaire est tout aussi flou. A-t-il, effectivement, réglé ses dettes ou est-ce qu’un intermédiaire a mis la main sur les fonds ? Cette question, laissée sans réponse, plonge encore plus dans l’incertitude les acteurs de cet événement. Si le Gabon est si fier de sa transition politique, pourquoi n’en est-il pas de même pour ses engagements envers ceux qui contribuent à la célébrer ?

 

Pris au piège d’une promesse politique qui n’a jamais vu le jour

Il semble que ce concert, censé être un symbole d’unité et de progrès, soit, finalement, devenu un piège pour ceux qui ont cru en la Transition. Aujourd’hui, Willyam OB et Holdeo se retrouvent non seulement écrasés sous le poids des dettes, mais aussi pris au piège d’une promesse politique qui n’a jamais vu le jour. L’histoire, qui aurait pu être celle d’un triomphe culturel, se transforme donc en un récit de trahison.

 

L'ironie est presque trop évidente : un événement censé célébrer un changement de régime qui, finalement, ne semble pas avoir changé grand-chose, si ce n’est l’avenir des artistes et des organisateurs pris au piège. Entre fausses promesses et faux engagements, la transition gabonaise semble avoir oublié une règle simple : la crédibilité se construit sur la concrétisation des promesses. Aujourd'hui, elle se heurte à la dure réalité des dettes impayées et des rêves brisés.

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