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Mort de Johan Bounda : le PLC demande une "enquête indépendante réelle"

IMG L’avocat Anges Kevin Nzigou, secrétaire exécutif du Parti pour le changement (PLC).

Dans les entrailles du tristement célèbre "B2", Johan Bounda, second maître de la Marine nationale, a trouvé une mort aussi brutale qu’inexplicable. Ce n’est pas la première fois que cette institution, officiellement dénommée Direction Générale des Contre-Ingérences et de la Sécurité Militaire (DGCISM), fait parler d’elle pour des méthodes rappelant davantage un roman noir qu’un État de droit. Mais cette fois-ci, la victime n’est pas un quelconque "ennemi de l’État", mais un soldat, l’un de ceux censés défendre la République.

 

Le 20 décembre dernier, Johan Bounda était encore vivant. Accusé d’avoir volé bijoux et argent au domicile du Général Jean Martin Ossima Ndong, il a été envoyé au B2 pour répondre de ses actes. Quelques jours plus tard, il en est ressorti dans un cercueil.

 

Une enquête indépendante ? Une fiction bien rodée

Face à ce drame, le Parti Pour le Changement (PLC), par la voix de son Secrétaire Exécutif, Me Anges Kevin Nzigou, exige une "enquête indépendante réelle". Mais soyons sérieux. Une enquête indépendante, dans un pays où le système judiciaire sert davantage d’accessoire de pouvoir que de garant des droits fondamentaux ? Cela revient à demander à un pyromane d’éteindre un incendie.

 

Le décor est planté : une figure militaire de premier plan, le Général Ossima Ndong, au cœur de l’affaire ; un suspect mort dans des circonstances suspectes ; et une institution, le B2, qui n’a jamais été connue pour son respect des droits de l’Homme. Dans ce contexte, qui aura le courage d’aller au bout des responsabilités ? Probablement personne. Après tout, la mort de Johan Bounda n’est qu’un épisode de plus dans une série où la justice est toujours reportée, jamais diffusée.

 

Le drame de Johan Bounda n’est pas qu’une tragédie individuelle. Il est l’illustration crue d’un système où la peur et l’impunité règnent en maîtres. Le B2, véritable État dans l’État, est devenu un symbole de tout ce qui ne va pas dans ce pays : un lieu où les suspects sont coupables avant même d’être jugés, où les droits fondamentaux sont des luxes que personne n’a les moyens de se payer.

Johan Bounda n’était pas un criminel endurci. Il était un militaire, affecté à la sécurité d’un général. Et pourtant, il est mort comme un paria, victime d’un système qui ne sait plus distinguer la justice de la vengeance.

 

Un gouvernement de transition sous pression

Me Anges Kevin Nzigou a raison de tirer la sonnette d’alarme : le gouvernement de transition doit agir, et vite. Mais là encore, les faits parlent d’eux-mêmes. Depuis le coup d’État du 30 août 2023, les promesses de réforme se sont multipliées, mais qu’en est-il réellement ? Johan Bounda est mort dans un contexte où les discours sur les droits humains se heurtent systématiquement à la réalité des pratiques arbitraires.

 

La vie humaine : une valeur dévaluée

Ce drame pose une question fondamentale : quelle valeur accorde-t-on à la vie humaine dans ce pays ? Si un soldat peut être torturé à mort pour une accusation de vol, que dire des citoyens ordinaires, sans uniforme ni grade pour les protéger ?

La mort de Johan Bounda est un test pour le gouvernement de transition. Un test qu’il semble déjà en train d’échouer. Si aucune mesure concrète n’est prise, ce drame sera relégué au rang des innombrables abus commis sous le couvert de la sécurité nationale.

 

Un silence coupable

En attendant, le B2 continue de fonctionner. Les cris étouffés de ses geôles n’arrivent pas à couvrir le silence complice des autorités. Johan Bounda est mort, mais ce n’est pas seulement lui qu’on enterre. C’est aussi une part de l’espoir en un avenir où les droits humains ne seraient plus une chimère. Et pendant que le gouvernement tergiverse, le peuple observe. Jusqu’à quand ?

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