2025 commence en fanfare en Côte d’Ivoire. Dans son discours à la nation du 31 décembre 2024, le président Alassane Ouattara a annoncé que le 43e Bataillon d’Infanterie de Marine (BIMA) serait rétro cédé à l’armée ivoirienne dès janvier. Et, cerise sur le gâteau, ce camp portera désormais le nom du Général Ouattara Thomas d’Aquin. Pendant ce temps, au Gabon, on continue de célébrer… la permanence du 6e BIMA. Eh oui, pourquoi changer une équipe qui gagne ?
Côte d’Ivoire : quand la souveraineté devient une réalité
À Abidjan, l’annonce du président Ouattara a eu l’effet d’un coup de tonnerre : une base militaire française, sur le sol africain, qui passe sous contrôle national. Et pas seulement un simple transfert technique, mais un acte symbolique fort, ancré dans l’histoire et dans l’avenir de la Côte d’Ivoire.
Le président Ouattara aurait-il peur de gouverner avec l’ombre de ses invités français dans les couloirs de l’armée ivoirienne ? Apparemment, non. Lui, il a compris que la souveraineté ne se mendie pas ; elle se réclame. Mais à Libreville, il semble que nous préférions la version « souveraineté avec option dépendance ».
Gabon : la maison d’hôtes du 6e BIMA
Depuis 1975, le 6e BIMA est chez lui au Gabon. Littéralement. Base flamboyante, équipements de pointe, et un accès VIP à notre territoire. Mais contrairement au 43 e BIMA, ici, aucune n’annonce de rétrocession. Pas même un murmure. Pourquoi ? Peut-être que nous trouvons ce camp trop joli pour s’en séparer.
Certains diront que cette présence garantit notre sécurité. Mais contre qui ? Les termites ? Les Gabonais ont-ils besoin d’un bataillon étranger pour dormir tranquilles, ou sommes-nous simplement trop paresseux pour envisager autre chose ? Une armée nationale capable, indépendante, c’est bien, mais cela demande des efforts. Alors pourquoi se fatiguer quand d’autres peuvent le faire pour nous ?
Quand le Gabon choisira-t-il le courage ?
En Côte d’Ivoire, Ouattara offre à son peuple un acte de dignité. Et nous ? Que faisons-nous ? Nous applaudissons poliment chaque année l’anniversaire de notre indépendance, tout en laissant un héritage colonial s’installer confortablement sur nos terres.
Pourquoi ne pas simplement renommer le camp du 6e BIMA « Résidence Souveraineté Reculée » ? Ce serait au moins honnête. Après tout, si nous n’avons ni l’audace ni la volonté de réclamer notre territoire, autant en faire une attraction touristique.
Le Burkina Faso, le Mali, la Côte d’Ivoire… Tous prennent des mesures fortes pour redéfinir leurs relations avec la France. Mais le Gabon, lui, reste l’élève modèle. On obéit, on ne pose pas de questions, et on attend que Paris nous dise quoi faire. La vérité, c’est que nous avons peur. Peur du vide que laisserait le départ du 6e BIMA, peur de devoir penser par nous-mêmes, peur de découvrir ce que signifie réellement être indépendant.
Alors, Gabon, quand oseras-tu prononcer ces mots : « Merci pour vos services, mais le 6e BIMA appartient désormais aux Gabonais » ? Ou allons-nous continuer à passer nos réveillons à admirer les discours des autres pays en nous disant : « Ah, ça, c’est du courage. Mais bon, ce n’est pas pour nous » ? Peut-être devrions-nous demander à Alassane Ouattara s’il peut écrire notre prochain discours à la nation.
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