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Alain Claude Kouakoua à la tête du conseil d’administration de la CNAMGS : une désignation en porte-à-faux avec les statuts de la structure

IMG Alain Claude Kouakoua.

La récente désignation de Monsieur Kouakoua comme Président du Conseil d’administration de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie et de Garantie Sociale (CNAMGS) soulève des interrogations graves sur la gouvernance de cette institution. En violant ostensiblement les statuts qu’elle est censée respecter, l’instance dirigeante de la CNAMGS met en lumière des dysfonctionnements inquiétants qui menacent la crédibilité de l’institution.

 

Quand le Conseil d’administration tourne le dos à la loi

 

Selon l’article 13 des statuts de la CNAMGS, un employeur redevable à l’institution est inéligible aux fonctions d’administrateur. Pourtant, le 19 décembre 2024, le Conseil d’administration a choisi d’élire à sa tête Monsieur Kouakoua, dont l’entreprise MIKA SERVICES doit à la CNAMGS la somme colossale de 1,36 milliard de FCFA, incluant 363 millions en principal et près d’un milliard en pénalités.

 

Bien que cette dette fasse l’objet d’un moratoire courant jusqu’en 2029, le non-respect des engagements initiaux et les arriérés accumulés rendent cette candidature statutairement irrecevable. Malgré cela, le Conseil a jugé bon de passer outre, au mépris des textes qui régissent son fonctionnement.

 

Le rôle douteux du Commissaire du Gouvernement

Le plus troublant reste l’attitude du Commissaire du Gouvernement, Monsieur Pierre Moussavou, chargé de garantir la conformité des décisions. Ce dernier a affirmé, lors de l’élection, que les candidats remplissaient toutes les conditions requises. Une déclaration qui semble contredire les faits, à moins que l’on considère que la dette de 1,36 milliard de FCFA soit une simple formalité administrative.

 

Ce même Pierre Moussavou, rappelons-le, était déjà en poste lors de précédentes crises de gouvernance à la CNAMGS. Pire encore, il est aujourd’hui candidat au poste de Directeur Général, alors même que sa gestion passée a laissé des traces peu reluisantes.

 

Un précédent inquiétant

La désignation de Monsieur Kouakoua n’est pas un cas isolé. En 2021, le Conseil d’administration avait été dissous par le Ministre des Affaires Sociales en raison d’irrégularités graves. Cette sanction, en vertu des statuts, aurait dû rendre définitivement inéligibles les administrateurs concernés, y compris Monsieur Kouakoua. Pourtant, trois ans plus tard, ces mêmes acteurs reviennent aux commandes, comme si les fautes passées n’avaient jamais existé.

 

Cette situation met en lumière un malaise profond au sein de la CNAMGS. Alors que cette institution joue un rôle crucial dans la protection sociale des Gabonais, elle semble minée par une gouvernance opaque et des décisions guidées par des intérêts personnels. Comment espérer une gestion rigoureuse et efficace de la couverture sociale si les instances dirigeantes bafouent les règles qu’elles sont censées respecter ?

 

Vers une réforme nécessaire

Il est urgent de remettre de l’ordre dans la gouvernance de la CNAMGS. Cela passe par une application stricte des statuts, une transparence accrue dans les processus décisionnels, et une réforme en profondeur des mécanismes de contrôle.

 

À défaut, cette institution risque de perdre définitivement la confiance des Gabonais. Car si le Conseil d’administration continue à prioriser ses propres intérêts au détriment des règles et de l’éthique, c’est l’ensemble du système de sécurité sociale qui en pâtira.

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