le Président de la Transition, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema.
Entre bilans élogieux et perspectives mirifiques, le Président de la Transition donne rendez-vous au futur. Depuis cette paisible localité, le Président de la Transition, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, a prononcé son discours de fin d’année, une adresse à la nation riche en ambition, en vœux chaleureux et en défis soigneusement emballés dans des promesses d’avenir radieux.
Makokou, Ogooué-Ivindo.
Alors que le pays attend 2025, année censée mettre fin à cette transition historique, le Président a tenu à rappeler que les chantiers "structurels" sont en bonne voie. Si les Gabonais rêvent d'un futur où le port en eau profonde de Mayumba rivalise avec Singapour, où le chemin de fer Belinga-Bouée-Mayumba transformera la logistique régionale, et où le barrage de Booué illuminera nos foyers, la réalité actuelle est un peu moins éblouissante.
Un Gabon "créateur d’emplois" ou de discours ?
"163 000 emplois", a martelé le Président, sous les applaudissements de ceux qui, depuis Makokou, n'ont pas oublié que les 50 000 emplois promis il y a dix ans attendent encore de voir le jour. Pour l'heure, ces chiffres sonnent comme une chanson connue, jouée sur une mélodie de patience.
Mais qu’importe, puisque dans un élan d’optimisme, le discours a également fait vibrer la corde sensible des artistes et des sportifs, les appelants à "une meilleure implication". Une injonction qui fait sourire quand on sait que nombre d'entre eux se bat quotidiennement pour des infrastructures décentes et des financements adéquats.
Un réveillon sous les étoiles… de la transition
Si l’adresse présidentielle visait à galvaniser les foules, elle a également illustré une certaine dissonance. Alors que des milliers de Gabonais affrontent des défis quotidiens routes impraticables, cherté de la vie, électricité intermittente, entendre que "Dieu Tout-Puissant veille sur le Gabon" aurait presque suffi à calmer les esprits.
Mais, comme pour rappeler l’urgence des réformes, les Gabonais ne cesseront de se demander si "le Gabon de demain" commence vraiment aujourd'hui, ou si, comme toujours, il restera coincé dans les limbes des discours de fin d’année.
Perspectives pour 2025 : promesses ou réalité ?
Avec l’élection présidentielle en ligne de mire, l’année à venir sera celle des choix décisifs. Mais, pour beaucoup, 2025 est surtout synonyme d'une question : le Gabon pourra-t-il enfin sortir de cette transition en se relevant, ou restera-t-il englué dans un éternel recommencement ?
En attendant, comme l'a si bien dit le Président, "Bonne et heureuse année 2025". Que cette année apporte effectivement "joie et progrès", pour peu que cela dépasse les lignes écrites sur le téléprompteur.
Dans l'écho de ce discours, l’humour gabonais reprend ses droits : "Le chemin de fer est peut-être encore une promesse, mais au moins, le train des paroles roule à toute vitesse." Reste à savoir si, cette fois, les promesses tiendront la route… ou si elles resteront dans les wagons de l’histoire non écrite.
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