La question vaut son pesant d'or. Lundi, début de semaine, a été dur pour les Librevillois. Un mouvement d'humeur lancé par une confédération syndicale, la COSYNATRA qui réunit plusieurs transporteurs des axes secondaires, communément appelés "clandomans", se sont fait rares en matinée, au moment où plusieurs fonctionnaires et travailleurs voulaient se rendre à leur lieu de travail.
Un secteur miné par le désordre et les intérêts occultes
Cette catégorie de transporteurs récuse l'entrée en vigueur de l'arrêté nº00153/PE/CL/SG/DGCHAUTIU/DT du 19 juillet 2024. Lequel arrêté prévoit une majoration de 100 Fcfa supplémentaire sur les lieux d'embarquements desdits clandos.
Même s'il s'est désolidarisé de la position de la coalition nationale syndicale nationale des transports et assimilés (COSYNATRA), Jean Robert Menier, le président du syndicat libre des transporteurs terrestres du Gabon (SYLTTEG) a estimé pour sa part que cette nouvelle taxe qu'il qualifie de "surcharge fiscale" ne devrait pas être supportée par les usagers.
«Il vaut mieux régler les problèmes en amont. Ce n'est pas aux usagers et aux clients de supporter cette nouvelle charge qui est imposée par la mairie», a t-il lancé.
La mairie veut remettre de l’ordre
Une «fuite en avant», qui agace autant qu'elle suscite de l'étonnement du côté de l'hôtel de ville de Libreville: « De quel amont fait allusion M. Menier? Qui peut croire en toute objectivité que depuis ce syndicaliste ne se sucre pas dans ce secteur d'activité où il a presqu'érigé une administration fiscale parallèle à celle des autorités municipales, la loi organique nº 001/2014 du 13 juin 2015 relative à la décentralisation en son article 48 alinéa 7 stipule que le Maire est particulièrement chargé d'organiser les services publics des transports urbains», peste un responsable de la mairie de Libreville.
Au cours d'une réunion présidée vendredi dernier par le délégué spécial adjoint 1 de Libreville, Joseph Landry Mavoungou Ndong Biteghé avec les transporteurs urbains et suburbains, des indiscrétions rapportent que plusieurs acteurs et responsables de syndicats concurrents du SYLTTEG auraient soutenu, pièces à conviction à l'appui que le sieur Jean Robert Menier serait lui-même soupçonné d'entretenir plusieurs sites où règne le désordre et l'extrême anarchie que l'on dénonce dans ce secteur. Au point que celui-ci soit assimilé à un no Mans land des plus anarchiques de l'économie gabonaise.
Le futur des transports à Libreville en question
«M. Jean Robert Menier qui s'érige en donneur de leçons à l'autorité municipale aujourd'hui sait mieux que quiconque combien d'argent génère ce secteur. Il sait mieux que personne à combien se chiffre (par millions, s'il vous plaît), les montants indument perçus par des réseaux d'agents véreux que plusieurs faux syndicats, ont mis sur le terrain dans le but de détourner les recettes municipales qui doivent être reversées aux caisses de l'hôtel de ville», s'en désole t-on à l'hôtel de ville.
Ajoutant que: «Du coup, s'il souhaite que l'on règle les choses en amont, allons-y fouiller. On verra de quel côté on a intérêt à maintenir la chienlit actuelle», lâche un conseiller municipal visiblement au fait du dossier.
Tout en se disant ouverts à un énième tour de table avec les acteurs du secteur transport, tant urbain que suburbain, les responsables de la mairie de Libreville réaffirment la détermination de la délégation spéciale actuelle à se réapproprier un secteur informel qui s'apparente davantage à une vendetta entre "faux syndicats", "prélèvements indus" sur le terrain d'un côté, et l'autorité municipale de l'autre côté.
Cette situation qui perdure à l'hôtel de ville de Libreville alimente l'actualité. Une forte opinion n'hésitant d'ailleurs pas à rappeler son discours inaugural au général Jude Ibrahim Rapontchombo qui avait su donner l'espoir d'un vent nouveau susceptible de démanteler tous les réseaux mafieux qui ont tant pollué l'action de ses prédécesseurs.
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