IMG-LOGO
Accueil Article Les Greffiers du Gabon en préavis de Grève : droit vers l’inertie judiciaire !
Société

Les Greffiers du Gabon en préavis de Grève : droit vers l’inertie judiciaire !

IMG Les greffiers menacent de paralyser les activités dans le secteur Justice.

Le Gabon s'apprête-t-il à entrer dans l'ère de l'« inertie judiciaire » ? Il semblerait que nos chers greffiers, ces héros méconnus du système judiciaire, aient décidé de faire entendre leur voix. Et pas de manière douce, non : ils ont déposé un préavis de grève d’un mois. Oui, vous avez bien lu, un mois entier. C’est une grève à l’ancienne, de celles qui font trembler les murs des tribunaux et les sueurs froides dans les bureaux ministériels. Mais qu'est-ce qui poussent ces « soldats de la plume » à sortir leurs armes (pardon, leurs plumes) ?

 

Le 29 novembre, Me Ndong Christ Ghislain, président du Syndicat national des greffiers (Synagref), a joué le rôle du porte-parole des greffiers en déposant ce préavis auprès du ministre de la Justice. Un acte symbolique fort, après des mois de discussions infructueuses. Après tout, quand on ne répond pas à des lettres (surtout celles écrites en majuscules), il faut bien finir par passer à l’action.

 

Les greffiers, pourtant des acteurs essentiels de la justice, sont fatigués de voir leurs revendications être mises dans des tiroirs poussiéreux. Parmi leurs doléances, on retrouve l’attente interminable du fameux projet de loi sur leur statut particulier. Si ce projet était une émission télé, il serait probablement dans la catégorie « annulé après plusieurs saisons »… Mais pas de panique, les greffiers continuent d’espérer que leur statut sera enfin clair, précis, et surtout… respecté. Autre source de frustration : les costumes d’audience, indispensables à la dignité de leur métier. Cela fait des mois qu’ils attendent leurs tenues. Peut-être que le ministère de la Justice les croyait inscrits dans une mode slow fashion ? Enfin, le summum de l’ironie : l’absence de cartes professionnelles. Le message est clair : « Qui êtes-vous, greffier ? Un mystère à résoudre… »

 

Alors, que se passera-t-il si cette grève entre en vigueur ? Eh bien, accrochez-vous, chers citoyens gabonais, car la justice risque de plonger dans un abîme de lenteur abyssale. Les tribunaux seront-ils ouverts ? À quel rythme ? Celui des tortues sous sédatifs ? Si vous aviez des rêves de plaidoiries urgentes ou de jugements rapides, préparez-vous à des reports qui feront passer un épisode de Game of Thrones pour une session de speed-dating.

 

Le président du Synagref prévient d’ores et déjà : « La paralysie du fonctionnement des juridictions n’est de loin pas notre objectif. » Mais on se doute que si c'était leur but, ils seraient déjà en train de distribuer des couches pour les juges. Rappelons que cette grève n’est qu’un moyen de pression, un petit rappel gentil (ou pas) à l’ordre, histoire de faire comprendre qu’un « silence radio » prolongé dans une institution ne mène généralement pas à des solutions, mais plutôt à une crise… peut-être historique.

La situation, pour le moins cocasse, met le ministère de la Justice devant un dilemme : répondre enfin aux attentes de ces travailleurs de l’ombre ou risquer de voir le système judiciaire se transformer en un immense dédale administratif où même Hercule aurait du mal à trouver son chemin.

 

En attendant, les greffiers restent prêts à discuter. Oui, vraiment, vous avez bien lu : discuter. Leur objectif n’est pas la grève pour la grève, mais un dialogue qui semble aussi difficile à établir qu'une connexion Wi-Fi dans le désert. Le Synagref, fidèle à son esprit de résistance pacifique, espère que les autorités, enfin, sortiront de leur coma décisionnel. L’heure est à la prise de conscience, et espérons que ce préavis de grève d'un mois ne soit pas la première étape vers un long feuilleton judiciaire.

 

Le ministère de la Justice, en mode « réaction » ou « réanimation », n’a plus qu’à répondre. Car, à ce rythme-là, c’est tout le Gabon qui pourrait bientôt avoir le temps de méditer sur cette grande question : à quoi sert une justice qui dort sur ses lauriers ?

Partagez:

Postez un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs marqués * sont obligatoires