Mise en place pour aider les agents municipaux en difficulté ou dans le besoin, l’économat existe depuis plusieurs années à la mairie de Libreville. Cette entité a pour objet d’aider les agents municipaux disposant de moyens modestes, soit pour des prêts d’argent, soit pour l’achat des produits alimentaires ou électroménagers.
Dirigé par Hussein Mavikana Mamboundou, l'économat a changé au fil des années de configuration. Au lieu d’une entité d’aide sociale pour les agents municipaux, elle est plutôt devenue « un boulet d’étranglement » pour ces derniers. Au point qu’ils n’ont pas manqué de dénoncer la gestion et les taux d’intérêt lors d’une conférence de presse. Pour les agents municipaux, il est plus qu’urgent que le délégué spécial se penche minutieusement sur ce dossier.
Il faut dire que profitant de la précarité des agents municipaux, dont les salaires sont jugés dérisoires, Hussein Mavikana Mamboundou a augmenté les intérêts sans aucune autre forme de procès. Pour un téléviseur dont le prix initial est de 150 mille FCFA, son prix en dette est de 400 mille FCFA, voire plus. Pour une boîte de lait Nido de 5 mille FCFA, son prix augmente parfois au double. Et que dire de prêts d’argent, dont le pourcentage s’élève à plus de 60%.
La fin de la récréation
Le Délégué spécial chargé de la gestion de la Commune de Libreville, le Général de Brigade Jude Ibrahim Rapontchombo, a publié une note de service ce mardi 24 décembre 2024, interdisant strictement les prêts usuraires liés à l’Économat de la mairie.
D’après le communiqué, le délégué spécial déplore que l’Économat soit utilisé pour proposer des prêts à des taux d’intérêt excessifs, dépassant parfois 60 %, ce qui constitue une infraction grave. Ces pratiques usuraires, qualifiées de comportements prédateurs, plongent plusieurs agents municipaux dans une précarité insoutenable. En réponse, le Général Rapontchombo rappelle que l’article 11 du contrat impose aux agents souhaitant bénéficier des services de l’économat d’obtenir une attestation de capacité d’endettement auprès de la Direction générale des finances, avec une limite fixée à 30 % du salaire brut.
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