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Société

Bourses impayées au Gabon : Plus rien ne va dans la structure gérée par Ruphin Ndjambou

IMG Ruphin Ndjambou n'est visiblement pas à la hauteur.

Le lundi 9 décembre 2024, un nouvel épisode de la saga des bourses impayées a vu le jour devant les locaux de l’Agence nationale des bourses du Gabon (ANBG) à Libreville. Cette fois, ce sont les stagiaires du Centre des technologies de l’information et de la communication (CTIC) de Nkok qui ont décidé de faire entendre leur colère, après huit mois d’attente interminable. Mais cette crise, loin d’être isolée, vient s’ajouter à une série de retards et de promesses non tenues, mettant en lumière l’incapacité chronique des autorités à assurer une gestion saine et transparente des bourses destinées à soutenir la formation des jeunes gabonais.

 

En pleine ère numérique, où l’on s’enthousiasme pour la modernité et l’innovation, il est ironique de constater qu’un simple paiement de bourse, qui permet à des milliers de jeunes de subsister pendant leurs études, semble être devenu une mission impossible pour l’ANBG. Les stagiaires du CTIC, majoritairement issus de filières professionnelles, ont dénoncé une situation de plus en plus insoutenable. "Huit mois sans soutien, c’est insupportable", confie l’un d’entre eux au micro de Tv+ Afrique. Un constat accablant, mais prévisible dans un pays où la gestion des finances publiques semble se résumer à un jeu d’équilibriste, et où les priorités semblent souvent bien éloignées des préoccupations des jeunes.

 

Ces bourses, bien que modestes, sont essentielles pour ces étudiants qui n’ont que cet argent pour couvrir leurs frais de logement, de transport et de nourriture. Leur absence met en péril non seulement leur quotidien, mais aussi leur avenir professionnel. Il faut bien l’avouer : il est difficile de préparer un avenir brillant lorsque l’on ne sait pas si, chaque mois, l’on pourra se nourrir ou se loger. Et, face à cette réalité, l’ANBG préfère jouer l’auto-satisfaction, en arguant des contraintes budgétaires et des retards administratifs, comme si ces excuses pouvaient justifier l’indifférence totale des autorités face à la détresse des jeunes.

 

Mais ce n’est pas tout. L’indignation des stagiaires de Nkok s’inscrit dans un contexte bien plus large. La question des bourses impayées n’est pas un phénomène nouveau. Il y a à peine quelques mois, des étudiants gabonais aux États-Unis étaient menacés d’expulsion faute de paiements en retard. Avant eux, ce furent les étudiants du Maroc et de Cuba qui se sont retrouvés dans la même situation. De Washington à Libreville, de Rabat à Nkok, un même constat s’impose : la jeunesse gabonaise est prise en otage par une gestion défaillante et une bureaucratie qui semble incapable de répondre à ses besoins les plus fondamentaux.

La gestion des bourses n’est pas une simple question de finances, mais bien un acte symbolique. Elle envoie un message clair à la jeunesse gabonaise : "Votre avenir n’est pas notre priorité." Comment expliquer autrement ce silence assourdissant des autorités, qui se contentent de repousser les échéances sans jamais offrir de solutions concrètes ? Comment expliquer que la vie de milliers de jeunes puisse être réduite à une série de promesses non tenues, quand des milliards sont gaspillés ailleurs, dans des projets opaques ou de grandioses inaugurations inutiles ?

Les stagiaires du CTIC ne sont que les derniers en date à exprimer leur ras-le-bol. Leur combat pour des bourses impayées est celui de toute une génération qui voit ses espoirs étouffés par une administration qui ne daigne même pas communiquer de manière transparente. Le silence des autorités devient de plus en plus incompréhensible, et leur inaction, inacceptable. Pour ces jeunes, l’injustifiable a désormais un nom : l’indifférence de l’ANBG.

 

Face à cette situation, la question reste la même : combien de temps encore le Gabon va-t-il laisser sa jeunesse se noyer dans l’incertitude et la précarité ? En attendant, les stagiaires de Nkok préparent déjà la suite de leur mouvement, plus déterminés que jamais. Espérons que les autorités auront, enfin, la décence de les écouter. Mais à en juger par les précédents, il est fort à parier que la réponse viendra sous forme d’une nouvelle promesse non tenue.

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