L’héritage, cet incontournable poison familial, n’épargne personne. Pas même les descendants du premier président du Gabon, feu Léon Mba. Alors que l’homme était reconnu pour sa vision et son sens de l’unité nationale, ses héritiers semblent, eux, avoir opté pour une approche plus… segmentée. Entre ventes suspectes, querelles intestines et allers-retours au tribunal, il faut croire que même les grandes familles ont leurs petits drames.
Dernier épisode en date : l’incarcération de Théophile Mba Andeme, alias « Bibi », qui s’est retrouvé derrière les barreaux de la prison centrale de Libreville, accompagné d’un notaire particulièrement "créatif". Leur crime ? La vente à un ressortissant libanais de l’ancien "Cinéma le Gabon", une propriété familiale que, visiblement, ils considéraient comme leur bien personnel. L’accord ? Rien de plus qu’un petit arrangement entre "amis", bien sûr, sans l’avis du reste de la fratrie.
Quand les juges doivent jouer les médiateurs familiaux
À peine les signatures apposées, les autres membres de la famille, furieux, n’ont pas tardé à réagir. « Comment peut-on oser vendre un tel symbole ? » se seraient-ils indignés, avant de se précipiter au Tribunal de première instance. C’est ainsi que cette querelle familiale a pris des allures de feuilleton judiciaire, où l’on découvre que même dans les familles les plus illustres, le partage équitable n’est jamais une évidence.
Et ce n’est pas tout. Quelques semaines plus tôt, la résidence emblématique de Léon Mba, située au carrefour qui porte son nom, a également changé de mains. Une autre vente qui a suscité des remous au sein de la famille. Désormais, chaque transaction immobilière semble donner lieu à une nouvelle bataille rangée. Si cela continue, on risque de voir les descendants organiser une vente aux enchères publique pour en finir une bonne fois pour toutes.
Quand le patrimoine national devient un patrimoine disputé
Au-delà des querelles domestiques, cette affaire soulève une question bien plus large : doit-on laisser le patrimoine d’un homme ayant marqué l’histoire du Gabon se dissoudre dans des conflits familiaux ? Alors que les enfants Mba s’étripent, l’image du « Père de la Nation » se dégrade, un immeuble vendu ici, une maison cédée là. Que reste-t-il de l’unité qu’il prônait ?
On en vient presque à se demander si ce bon Théophile, en vendant à la sauvette un bien familial, n’a pas voulu, à sa manière, moderniser l’histoire. Après tout, quoi de mieux pour célébrer l’héritage de Léon Mba que de lui coller une pancarte "À Vendre" ?
Une tragédie en plusieurs actes
Finalement, cette affaire révèle un paradoxe savoureux : alors que les Gabonais célèbrent l’héritage de Léon Mba dans les discours officiels, ses descendants, eux, se disputent les morceaux du gâteau familial. Il ne manque plus qu’un producteur inspiré pour transformer cette saga en série télévisée.
À quand le prochain épisode ? Une chose est sûre : entre tribunaux, ventes et querelles intestines, le feuilleton de la famille Mba n’a pas fini de faire couler de l’encre.
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