IMG-LOGO
Accueil Article Affaire des primes des Panthères : entre le palais du Bord de mer et la Fégafoot, qui a dribblé la vérité ?
Sport

Affaire des primes des Panthères : entre le palais du Bord de mer et la Fégafoot, qui a dribblé la vérité ?

IMG Certains membres du staff technique n'auraient reçu que la moitié des primes.

Au Gabon, le football a décidément une particularité : sur le terrain, les Panthères se battent pour marquer des buts, mais en dehors, ce sont les primes qui se font tacler par les “stratèges” de la paperasse. Et cette fois, le match se joue non pas au stade de Franceville, mais entre le palais du Bord de mer et la Fédération gabonaise de football (Fégafoot).

 

L’affaire des primes de qualification fait grand bruit : le manager général des Panthères, Dieudonné Londo, a dénoncé la baisse arbitraire de 50 % sur les primes de certains membres du staff technique des fonctionnaires qui, pourtant, ont su mouiller le maillot, eux aussi. Médecin, chargé de sécurité, cuisinier… tous ont vu leurs récompenses coupées en deux, pendant que d’autres, eux, ont encaissé la totalité. Au pays du “partage équitable”, certains semblent avoir gardé la grosse part du butin.

 

Selon les rumeurs qui circulent dans les vestiaires administratifs, la délégation conduite par Paul Ulrich Kessany, conseiller spécial du chef de l’État, aurait “ajusté” les chiffres, invoquant des “instructions reçues”. Comprenez : l’argent a pris une petite déviation avant la ligne d’arrivée. Comme on dit chez nous, “quand la chèvre est attachée au mauvais piquet, elle finit par brouter le champ du voisin.

 

Mais une question taraude tout bon supporter : Entre le palais du Bord de mer et la Fégafoot, qui a réellement modifié la partition ? Le Président avait, semble-t-il, validé les montants. Le Trésor avait décaissé. Et soudain, abracadabra, certains montants ont fondu de moitié ! Serait-ce que la prime a été “revisitée” pour convenir à quelques estomacs institutionnels ? Ou a-t-on confondu la feuille de match avec la feuille de paie ?

 

Dieudonné Londo, lui, n’a pas botté en touche. Il a transmis un rapport complet à la Fégafoot, espérant qu’un peu de lumière filtre entre les rideaux opaques de l’administration sportive. Mais du côté de la Fédération, c’est silence radio. Pas de conférence de presse, pas de communiqué, pas même un petit dribble verbal. On dirait qu’à la Fégafoot, on préfère “jouer le hors-jeu” plutôt que d’expliquer.

 

Et pourtant, dans une équipe, chacun compte : du gardien au kiné, du capitaine au cuisinier. “Quand la main lave la main, les deux deviennent propres,” dit un adage africain. Mais ici, on dirait plutôt que certains ont gardé le savon et laissé les autres avec la mousse.

 

Les joueurs, eux, observent ce spectacle avec un sourire amer. Ils savent que, dans ce pays, la victoire se fête toujours avec une mystérieuse disparition de primes. C’est devenu une tradition nationale, presque un art : la prime voyage, mais pas toujours jusqu’au bon compte. Le football gabonais voulait un trophée, il récolte encore une polémique. Le peuple voulait des buts, il reçoit des “biffetons amputés”.

 

Et pendant que la Fégafoot et le palais se renvoient la balle, la confiance, elle, prend un carton rouge. Car au fond, ce qui choque n’est pas seulement la coupure des primes, mais l’injustice de la manœuvre : comment expliquer que certains fonctionnaires du staff aient touché 100 % et d’autres 50 % ? Quelle équation a guidé ce calcul ? Serait-ce que la loyauté vaut moins cher que la proximité politique ? “Quand le singe veut voler les arachides, il accuse le vent d’avoir ouvert le sac.”

 

Au Gabon, le vent souffle souvent du côté du Bord de mer. Et tant qu’aucune explication claire ne sera donnée, les Panthères risquent de jouer avec un goût amer dans la bouche : celui d’avoir tout donné pour la nation, pendant que d’autres, tapis dans les coulisses, jouaient leur propre match celui des chiffres et des enveloppes. Au final, cette affaire rappelle une vérité bien gabonaise : le football, ici, se joue à onze sur le terrain… mais à beaucoup plus dans les bureaux.

Partagez:

0 Commentaires


Postez un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs marqués * sont obligatoires