Il fallait s’y attendre ! Après avoir peaufiné sa dernière œuvre intitulée "Les ténèbres au service du progrès", la Société d’Énergie et d’Eau du Gabon (SEEG) a décidé de la jouer encore plus théâtral. Ce lundi, ce sont les élèves du Lycée Technique Alexandre Biangué qui ont volé la vedette en descendant dans la rue, exaspérés par des délestages à répétition dignes d’un scénario catastrophe.
Leur cri du cœur ? Juste un peu d’électricité pour voir clair dans leurs cahiers ! Mais Dame SEEG, visiblement inspirée par les mystères de l’invisible, semble déterminée à faire de Tchibanga la capitale des bougies et des lampes-tempêtes.
Face à ce nouveau chef-d’œuvre d’obscurantisme moderne, la solidarité estudiantine s’est mise en marche. Tous les établissements secondaires de la ville ont emboîté le pas, transformant les rues de Tchibanga en une salle de cours improvisée où la seule leçon du jour était la contestation. Car, faut-il le rappeler, sans lumière, pas de tableau, pas de cours, et surtout, pas de tolérance face à cette pénurie d’électricité devenue chronique.
Un enseignement de l’ombre
Dans un élan de pédagogie révolutionnaire, certains enseignants, habitués à naviguer à vue dans l’obscurité administrative, ont tenté d’expliquer aux élèves que l’électricité n’était pas une fin en soi. "Regardez les grands penseurs d’antan, ils ont étudié à la bougie !", aurait soufflé un professeur en sciences physiques avant de trébucher sur un cartable. Malheureusement, cette tentative de relativisation n’a pas convaincu grand monde.
Les élèves, eux, ont une autre lecture de la situation : "Comment comprendre un cours de physique sur le circuit électrique quand le seul courant qu’on voit passer, c’est celui des manifestants dans la rue ?" s’interroge un lycéen au regard perçant.
La SEEG, artiste incomprise ou maître du suspense ?
Pendant ce temps, du côté de la SEEG, on semble toujours adepte du grand art de la communication fantôme. Aucune déclaration officielle, juste des murmures dans l’obscurité : "On est au courant du problème", chuchote un employé sous couvert d’anonymat. Mais quel courant ? Celui qui alimente les foyers ou celui qui traverse les nerfs des habitants excédés ?
Quoi qu’il en soit, les élèves ont décidé de maintenir la pression : pas de retour en classe tant que la lumière ne revient pas. Une équation simple que même un générateur de quartier aurait résolue en quelques secondes. En attendant, les vendeurs de bougies et de lampes rechargeables se frottent les mains. La SEEG, malgré elle, vient de relancer une économie parallèle bien plus fiable que son réseau électrique. Affaire à suivre… ou à éclairer, si possible.
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