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Sous la menace d’une grève : Ibrahim Rapontchombo à huit jours pour trouver une solution à la crise

IMG Jude Ibrahim Rapontchombo, Délégué spécial de la commune de Libreville.

Le calendrier municipal réserve toujours des surprises, et cette fois, c’est une grève qui s’annonce. Vendredi 13 décembre date hautement propice à la réflexion collective les agents municipaux ont déposé un préavis de grève, réclamant des choses aussi saugrenues qu’un salaire décent. Ils donnent huit jours à Jude Ibrahim Rapontchombo, Délégué spécial de la commune, pour résoudre un problème qui traîne depuis près de neuf ans. Si ce n’est pas de l’optimisme, on ne sait pas ce que c’est.

 

Une grille indiciaire… ou une légende urbaine ?

Parmi les revendications figure la fameuse grille indiciaire, un outil apparemment révolutionnaire qui aurait permis de revaloriser les salaires. Problème : malgré deux décrets signés en 2015 – oui, 2015, l’année où tout semblait encore possible, cette grille reste lettre morte. Peut-être qu’elle est trop complexe à comprendre ou qu’elle est coincée dans une salle d’archives oubliée. En tout cas, elle n’a jamais vu le jour. Mais soyons honnêtes : qui a besoin d’une grille indiciaire quand on peut se contenter d’un salaire minimal, payé aléatoirement, avec une dose de bonne volonté et une pincée de promesses vides ?

 

L’économat : de l’aide à l’endettement express

Autre point chaud : l’économat, ce système ingénieux qui permet aux agents municipaux de contracter des prêts pour pallier leur maigre pouvoir d’achat… et de s’enfoncer encore plus dans les dettes. Une forme de solidarité institutionnelle, pourrait-on dire, où l’on offre des solutions temporaires à des problèmes structurels. Une innovation qui mériterait presque un prix international pour son audace.

 

Un Délégué spécial dans l’arène

Jude Ibrahim Rapontchombo, le capitaine de ce navire municipal en pleine tempête, est sommé de "se ressaisir". On lui demande d’agir en "bon père de famille", une jolie métaphore qui implique écoute, responsabilité et action. Autant dire qu’il va falloir qu’il change de méthode, car jusqu’ici, la stratégie semble plutôt être celle du parent distrait qui espère que les enfants vont s’éduquer tout seuls.

 

Le syndicat des agents, mené par Jeo-Fred Madouta, insiste sur son attachement au président de la République et à la transition en cours. Leur demande est simple : travailler dans des conditions dignes. Un caprice, diraient certains. Après tout, pourquoi vouloir être payé correctement quand on peut simplement participer au grand projet national dans la joie et la précarité ?

 

"Nous ne sommes pas les contrôleurs du Délégué spécial", a déclaré Madouta, tout en rappelant que des dysfonctionnements risquent de paralyser l’administration en 2025, année électorale. Une menace à peine voilée, ou peut-être juste une piqûre de rappel à ceux qui ont tendance à confondre gouvernance et improvisation.

 

On évoque également la commission consultative, cette instance miraculeuse censée moderniser la rémunération des agents. Malheureusement, elle semble avoir adopté la devise des fantômes : être là, mais invisible. Peut-être qu’elle réapparaîtra un jour, quand les urgences auront cessé d’être urgentes. Une grève sous le sapin ?

 

À huit jours de Noël, le suspense est insoutenable. Si rien n’est fait, Libreville pourrait se retrouver sans services municipaux pour les fêtes. Une situation dramatique… ou peut-être pas, puisqu’on sait que l’administration excelle à fonctionner sans vraiment fonctionner.

 

Le Délégué spécial a une semaine pour prouver qu’il peut faire autre chose que serrer des mains et poser devant les caméras. Mais soyons réalistes : si tout est résolu dans les temps, le Père Noël aura du souci à se faire face à un tel concurrent en matière de miracles.

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