Il n’y avait pas de suspense dans cette élection si ce n’est de savoir si l’appel au boycott lancé par Démocratie Nouvelle devait être suivi. Il n’en est rien au terme du deuxième tour de l’élection sénatoriale à Bitam, ce samedi 06 février 2020. Après le refus de Christian Edou Mintsa, candidat de Démocratie Nouvelle, de prendre part au deuxième round de cette élection, le candidat du Parti démocratique gabonais, Emmanuel Ondo Methogo remporte en roue libre le scrutin avec 48 voix exprimées en sa faveur sur un collège électoral de 64 conseillers.
L’ancien ministre des gouvernements d’Omar Bongo a même réalisé l’exploit de glaner des voix au-delà de son parti puisque ne disposant que de 32 conseillers, il a pu obtenir 16 conseillers supplémentaires. Ce qui sous-entend que même certains conseillers de Démocratie Nouvelle ont voté pour lui. Autre curiosité, Albertine Angué, la suppléante du candidat de DN a pris part au scrutin et a voté pour Ondo Methogo. Cette dernière n’est certes pas militante de Démocratie Nouvelle mais le retournement de veste montre à quel point, l’appel au boycott n’a pas été suivi.
Du côté du parti de Ndemezo’o Obiang l’on crie plutôt au déni de la démocratie. Ce d’autant que les instances du parti ont, au terme de l’annonce des résultats du premier tour, introduit auprès de la Cour constitutionnelle une requête en annulation de l’élection. Laquelle requête aurait, d’après les cadres de DN, emmené le Conseil Gabonais des Elections (CGE) à suspendre le processus électoral. Là aussi, il n’en fut rien.
Or, pour rappel, lors du premier tour de l’élection, le candidat de DN avait récolté 50,8% soit, aux yeux des membres de son parti, la majorité absolue. Le CGE a plutôt estimé que ce n’était pas le cas. Par un mode de calcul contesté par Démocratie Nouvelle, l’instance habilitée à organiser l’élection a annoncé un deuxième tour. Aucun des deux candidats n’ayant, à ses yeux, obtenu la majorité absolue.
Reste que pour plusieurs observateurs, René Ndemezo’o Obiang et les siens sont victimes de leurs propres turpitudes en pensant qu’après les réformettes du dialogue d’Angondje, ils avaient pu obtenir du régime un système électoral démocratique. Ils déchantent désormais. Mieux, ceux qui hier accusaient Jean Ping de n’avoir pas de plan "B" après s’être fait voler sa victoire en 2016, sont à leur tour, réduits à multiplier les déclarations de presse et autres jérémiades.
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