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Fonctionnement du franc CFA : les vérités qu’on ignore

IMG Billets de franc CFA.

La question de la souveraineté monétaire des Etats africains membres de la Zone Franc est un débat récurrent et souvent biaisé, parce qu’à sens unique et à charge. Des critiques virulentes sont ainsi régulièrement formulées par certains activistes et des économistes francophones africains vis-à-vis du Franc de la Communauté Financière Africaine et du Franc de la Coopération Financière Africaine, émis respectivement par la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et la Banque des Etats d’Afrique Centrale (BEAC).

 

Pour l’économiste,  Malamine Mohamed, il y a dans cette vaste campagne anti-Franc CFA, plusieurs amalgames. Toute occasion est bonne à saisir pour ces personnes pour s’adonner à un procès à charge sur l’iniquité de ces arrangements institutionnels,  poursuit-il. Or, Il faut le reconnaître et le considérer comme une donne fondamentale, les économies des pays membres de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC), sont de véritables «petites économies ouvertes». La caractéristique « petites » renvoie au fait que ces économies ne représentent qu’une faible portion du marché mondial.

 

Par conséquent,  elles subissent de facto la politique de taux d’intérêt à l’échelle globale ;  leurs politiques budgétaires, contraintes en permanence par les performances limitées de l’efficacité de la fiscalité, ont un impact potentiel négatif important sur l’épargne nationale et par ricochet sur le solde de la balance commerciale ;  leurs politiques d’investissement, reposant essentiellement sur des ressources extérieures, ont les mêmes effets négatifs sur le solde de la balance commerciale.

 

L’économiste indique de ce fait qu’il est nécessaire, dans ce contexte de contraintes structurelles, impérieux de garantir le financement en toutes circonstances des engagements commerciaux et financiers des agents économiques de ces Unions et de crédibiliser le régime de change pour éviter des crises de change répétitives.

 

C’est ces raisons-là qui motivent en substance les Accords de coopération en matière monétaire conclus par la République française avec les Républiques membres de l’UMOA et les Républiques membres de la CEMAC. Au travers de ces accords, la France apporte son concours pour permettre à ces pays, membres du Fonds Monétaire International (FMI), d’assurer la libre convertibilité du Franc CFA. Les modalités de ce concours sont précisées par des Conventions de Compte d’opérations, argumente Malamine Mohamed.

 

Non sans relever que les régimes de change susceptibles d’être adoptés par un Etat membre peuvent notamment être exprimés en référence au DTS ou d’un autre dénominateur autre que l’or, ou revêtir la forme de mécanismes de coopération en vertu desquels des Etats membres maintiennent la valeur de leurs monnaies par rapport à la valeur de la monnaie ou des monnaies d’autres Etats membres.

 

Sous ces éclairages, la souveraineté monétaire aurait-elle été confisquée ?

 

La réponse est non, pour peu que l’on prenne la peine de bien examiner les Accords de coopération monétaire entre la France et les Etats membres de l’UMOA et de la CEMAC, ainsi que les Conventions de Compte d’opérations de la BCEAO et de la BEAC dans les livres du Trésor français.

 

 

 

 

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