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Satram, EGCA, Alogis : quand la liquidation judiciaire devient un cimetière social

IMG Les agents de Satram, EGCA, Alogis plongés dans la précarité.

À Port-Gentil, on ne parle plus d’entreprises en difficulté, mais de charniers administratifs où des travailleurs sont sacrifiés depuis des années sur l’autel de l’impunité patronale. Jeudi 20 novembre, les salariés de Satram-EGCA et d’Alogis ont envahi le parvis du Tribunal de première instance comme des survivants d’un naufrage institutionnel, venus réclamer ce qui, dans un État normal, n’aurait jamais dû être en débat : leur salaire. Mais au Gabon, un salaire devient un fantasme, un mirage, un miraculé. Ici, 60 mois d’arriérés, c’est devenu aussi banal que le chant du coq. Adage africain : « Quand la pluie tombe dans une maison sans toit, ce n’est pas la pluie le problème, c’est la folie du propriétaire. »

 

Le Code du travail ? Enterré vivant sous les dossiers poussiéreux du greffe. Le Code du travail gabonais n’est pas seulement violé ; il est violence, lacéré, transformé en chiffon pour essuyer les tables où se signent les compromissions. Article 252 ? Jeté. Obligation de paiement mensuel ? Piétinée.

 

Protection des travailleurs ? Autopsiée depuis longtemps. Ici, le patronat a trouvé une technique révolutionnaire : la gestion par famine. On prive les travailleurs de salaire, on les laisse dépérir, et puis on observe qui tient encore debout. Une sorte de tri naturel version entreprise. Adage africain : « Qui abandonne ses travailleurs creuse sa propre tombe, mais commence par enterrer les autres. »

 

Une liquidation judiciaire menée comme un complot contre les vivants

Dans un pays où la justice fonctionne au ralenti, on pourrait au moins espérer que la liquidation judiciaire soit un outil pour protéger les travailleurs. Mais non : c’est devenu un marathon de procédures absurdes, un jeu de cache-cache légal où les dirigeants multiplient les recours pour bloquer le liquidateur, comme si la misère de leurs salariés était une stratégie commerciale.

 

Pendant ce temps : les familles s’effondrent, les enfants quittent l’école, les malades renoncent aux soins et des travailleurs meurent, littéralement, sans toucher un centime de leurs droits. Oui, des morts. Dans un pays où le Code du travail garantit le paiement mensuel du salaire. Adage africain : « Quand le tambour de la justice ne sonne plus, les sorciers prennent le village. »

Satram, EGCA, Alogis entreprises stratégiques dirigées par des pyromanes sociaux. Ces sociétés sont censées, porter la logistique nationale. Aujourd’hui, elles portent autre chose : l’humiliation publique du travailleur gabonais. Acconage, offshore, transport… tout ce beau monde vital à l’économie nationale géré comme un maquis clandestin. La faillite n’est pas seulement financière : elle est morale, sociale, civique. Adage africain : « Quand le bœuf est malade, le char n’avance plus ; mais chez nous, on accuse encore le cocher. »

 

L’État : champion olympique de l’inertie sociale

Il fallait un acteur pour compléter cette tragédie. Le voici : l’État, immobile comme un baobab sec, indifférent comme un juge qui a oublié son marteau. La loi lui impose de protéger les travailleurs. Au lieu de ça, il regarde ailleurs, avec le flegme de celui qui aurait confondu l’urgence sociale avec une dispute de voisinage. Quand un État laisse les travailleurs crever à petit feu, c’est qu’il ne gouverne plus : il observe. Adage africain : « Quand le chef dort, le village brûle en silence. » « Trop, c’est trop », le dernier souffle d’un peuple oublié.

 

Devant le tribunal, les travailleurs ont crié ce que tout le pays pense tout bas : « Trop, c’est trop. » Ils réclament : leur argent, la radiation de l’impunité patronale, l’accélération des procédures, le respect de leur dignité. Ce ne sont pas des revendications : ce sont des droits constitutionnels, transformés par l’inaction étatique en privilèges qu’il faut arracher de force. Car dans ce pays, il faut crier pour être entendu, manifester pour être considéré, et parfois mourir pour recevoir ses droits. Adage africain final : « Quand on piétine trop longtemps la patience du pauvre, même le silence devient révolte. »

 

Satram-EGCA-Alogis n’est pas une crise c’est un crime social

Ce scandale est la preuve que la dignité du travailleur gabonais est devenue un slogan creux, utilisé quand ça arrange, ignoré quand ça coûte. Et tant que ces entreprises continueront de se cacher derrière des procédures tordues, tant que l’État restera spectateur, et tant que les travailleurs devront mendier leurs droits, ce pays marchera sur du sable mouvant. Aujourd’hui, à Port-Gentil, les travailleurs n’ont plus peur. Et quand un travailleur n’a plus peur, les hyènes du système devraient commencer à trembler.

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