Emmanuel Macron et Oligui Nguema au Palais présidentiel de Libreville.
À croire les murmures affolés de certains salons luxueux d’Europe et du Moyen-Orient, la famille Bongo a dû attendre Emmanuel Macron comme d’autres attendent un exorciste : avec l’espoir fou qu’il chasse leurs démons judiciaires et efface d’un souffle présidentiel leurs casseroles XXL.
Raté. Très raté. Catastrophiquement raté. Parce que Macron, quoi qu’en pensent les nostalgiques du système Bongo & Fils, n’est pas la hotline pénale internationale du clan, ni le SAV des détournements grand format. Et surtout, il n’est pas absolument pas le peuple gabonais.
Oligui leur claque la porte au nez, “ce scandale, c’est aux Gabonais de le régler”. Lors du point de presse, Brice Oligui Nguema n’a pas seulement remis les pendules à l’heure : il les a démontées, fondues et recoulées dans un discours sans anesthésie. « Nous comptons sur la coopération judiciaire. Mais que les choses soient claires : la justice, c’est nous. Le scandale, c’est chez nous. Les coupables, c’est vous. » Traduction en mode coup de matraque journalistique : la famille Bongo ne se fera plus blanchir ni par la France, ni par Jupiter, ni par le Saint-Esprit.
20 ans de prison… mais en fuite, version luxe 5 étoiles
Sylvia et Noureddin, condamnés à 20 ans ferme, auraient dû déjà connaître le doux parfum d’une cellule et l’élégance d’un matelas en mousse d’État. Mais non : ils ont préféré prendre la poudre d’escampette, version “exil doré”, pendant que le Gabon additionne les montants siphonnés comme dans un mauvais Monopoly. 1 201 milliards de francs CFA de préjudice financier pour Noureddin. 1 000 milliards supplémentaires à payer avec maman pour préjudice moral.
Sans compter les 100 millions d’amende, histoire de laisser un pourboire. Avec ça, on pourrait construire des routes, des hôpitaux, des universités, et même refaire la façade de Libreville trois fois. Mais non : cet argent-là a disparu comme par magie, volatilisé dans le triangle doré : villas, comptes offshore et shopping compulsif. Et la famille espère que Macron va dire aux juges gabonais : « Bon, soyez gentils, laissez-les tranquilles… » Sérieusement ? Macron, pris en otage médiatique par les fantômes du bongoland.
Imaginez la scène : Emmanuel Macron arrive au Gabon pour parler relations bilatérales, coopération, avenir. Mais dès qu’il atterrit, c’est le fantôme du bongoïsme qui vient lui siffler à l’oreille : « Fiston, tu peux nous sortir de cette galère ? » Comme si la France n’avait pas déjà assez de casseroles. Comme si Macron avait vocation à jouer les avocats de fugitifs milliardaires. Comme si Libreville n’avait pas repris son indépendance judiciaire depuis… 1960.
Le message final : les Bongo doivent ravaler leur illusion
La scène est désormais limpide : Les Gabonais ont tourné une page. Oligui a refermé le livre. Et Macron n’est pas venu pour le rouvrir. Le clan Bongo, lui, vit encore dans un monde où un coup de fil, un sourire diplomatique ou une poignée de main suffisaient pour effacer des milliards évaporés. Mais ce monde-là est mort. Et les Gabonais ne veulent plus d’un système où les coupables se réfugient derrière la France comme derrière un rideau de théâtre.
Façon direct au foie
La famille Bongo peut courir, changer de pays, de coupe de cheveux, de maisons, de comptes en banque. Mais elle ne pourra plus changer une vérité simple : Macron n’est pas leur avocat. La France n’est pas leur refuge. La justice gabonaise n’est plus à vendre.
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