L'ONEP menace à nouveau de tout paralyser.
Ah, le Gabon pétrolier ! Ce pays où les caisses publiques débordent de billets noirs pendant que ceux qui pompent réellement le pétrole se font pomper… eux. Les travailleurs sous-traitants des sites pétroliers n’en peuvent plus de jouer les figurants dans le théâtre doré de la prospérité nationale. Et ils ont décidé : ça suffit.
Dans un message publié sur Facebook, ces oubliés du budget national n’ont pas mâché leurs mots : « Les travailleurs sont épuisés, trahis, baladés par des promesses qui ne voient jamais le jour. Ça suffit ! » Traduction : si leurs employeurs et les élites locales ne se bougent pas d’ici le 31 décembre, ce sera la paralysie totale du secteur. Le pétrole pourrait alors couler… mais pas dans les comptes bancaires des privilégiés.
Le ton est brutal et justifié. Depuis des années, les discours, réunions et promesses en toc s’empilent sur les épaules de ces travailleurs sacrifiés. Les sociétés de mise à disposition du personnel les exploitent, le Code du travail est bafoué, et pendant ce temps, certains hauts fonctionnaires et hommes d’affaires se goinfrent sur leur dos. Une situation que nos travailleurs qualifient avec raison de traîtrise institutionnelle.
« Si d’ici le 31 décembre, rien ne bouge, alors ce ne sera plus une revendication : c’est une riposte. C’est la dignité des travailleurs qui parle et c’est le refus catégorique de continuer dans la précarité pendant que d’autres prospèrent sur nos efforts », martèlent-ils, comme pour rappeler que la patience a ses limites, et que le désespoir peut exploser.
L’ironie sociale est totale : un secteur qui représente 60 % du budget national est tenu par des fantômes invisibles, que l’on méprise avec constance. Pendant que le Gabon se pavane dans sa richesse pétrolière, les bras, le sang et le temps de ceux qui produisent ce trésor restent sous-payés, spoliés et ignorés.
Si la grève est déclenchée, elle ne sera pas seulement une paralysie technique : ce sera un coup de théâtre social, une gifle retentissante aux visages des responsables et des élites qui ont transformé la prospérité nationale en un banquet pour quelques-uns, laissant la majorité affronter la misère. Le 31 décembre, le pétrole gabonais pourrait bien révéler sa face la plus sociale : celle de la colère. Et pour ceux qui pensaient que les promesses suffiraient à calmer la tempête, les travailleurs envoient un avertissement clair : la dignité humaine n’est pas négociable, et la patience a des limites sanglantes.
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