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Société

Richard Ndi Bekoung tire la sonnette d’alarme sur les dysfonctionnements de la CNSS et appelle à une vigilance accrue des autorités de transition

IMG Richard Ndi Bekoung, président du SYPROSS.

Libreville, le 29 janvier 2025 – Le président du Syndicat des professionnels de la sécurité sociale (Sypross), Richard Ndi Bekoung, a tenu une conférence de presse ce week-end au siège de la FESTAC, dont il est également le secrétaire permanent pour le Gabon. Situé aux feux tricolores de Nzeng-Ayong dans le sixième arrondissement de Libreville, ce rendez-vous avec la presse a été l’occasion pour le leader syndical de dresser un bilan sans concession du fonctionnement de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et d’appeler les autorités de la transition à agir face aux menaces qui pèsent sur cette institution clé de la politique sociale gabonaise.

 

 Un diagnostic alarmant

Richard Ndi Bekoung a rappelé les conclusions des audits menés par le cabinet FINACTU et la Task force, qui avaient révélé des dysfonctionnements majeurs au sein de la CNSS. Parmi les problèmes identifiés figurent la mauvaise gouvernance, un déséquilibre financier préoccupant, des effectifs pléthoriques qui alourdissent la masse salariale, des cas de fraudes répétés, ainsi qu’un système de paramétrage obsolète et saturé. Autant de maux qui, selon lui, continuent de miner l’efficacité de cette institution, malgré les efforts récents du nouveau directeur général, le docteur Olivier Rebienot Pellegrin, nommé après le renversement du régime d’Ali Bongo en août 2023.

 

 Des avancées fragiles

Si le syndicaliste a salué les premières mesures prises par le nouveau directeur général, notamment la réhabilitation du paiement régulier des pensions de retraite, il a tenu à souligner que la CNSS n’est pas encore sortie de la « zone rouge ». Rappelant que l’ancien gouvernement avait été contraint de placer l’institution sous administration provisoire après le limogeage de Patrick Ossi Okori en juin 2022, Ndi Bekoung a insisté sur la nécessité de maintenir une vigilance accrue pour éviter un retour en arrière.

 

« Si les autorités venaient à abandonner la protection sociale, cela pourrait avoir de graves conséquences sur la population. Sans une couverture sociale adéquate, de nombreux citoyens se retrouveraient démunis face à des situations de maladie, de perte d’emploi et de vieillissement », a-t-il averti, appelant à une réforme en profondeur pour garantir la pérennité de la CNSS.

 

 Un climat social en ébullition

Cette sortie médiatique intervient dans un contexte où le climat social, qui semblait apaisé depuis l’arrivée des militaires au pouvoir, commence à se tendre à nouveau. Bien que la CNSS ne soit pas encore directement touchée par cette agitation, le Sypross semble vouloir anticiper les défis à venir, d’autant que l’institution s’apprête à célébrer son cinquantenaire, un événement qui marque un demi-siècle d’existence et d’engagement en faveur de la protection sociale au Gabon.

 

 Un appel à l'action

Richard Ndi Bekoung a conclu son intervention en appelant les autorités de transition à prendre des mesures concrètes pour réformer la CNSS et garantir son bon fonctionnement. Il a également insisté sur l’importance de maintenir un dialogue social constructif avec les partenaires sociaux, afin d’éviter toute dégradation de la situation.

 

« La CNSS est un fleuron de la politique sociale de notre pays. Il est de notre devoir de la préserver et de la moderniser pour qu’elle puisse continuer à jouer son rôle essentiel dans la protection des citoyens gabonais », a-t-il déclaré, laissant planer une note d’urgence face aux défis qui attendent l’institution.

 

Alors que le Gabon traverse une période de transition politique et sociale, les propos de Richard Ndi Bekoung résonnent comme un rappel à l’ordre : sans une réforme ambitieuse et une gestion rigoureuse, l’avenir de la protection sociale au Gabon pourrait être gravement compromis.

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