Dans une volte-face diplomatique teintée de renoncement, le gouvernement gabonais a annoncé le retrait de la candidature de Son Excellence Noël Nelson-Messone au poste de Directeur général de l’UNESCO. Officiellement, il s’agit d’un geste en faveur de l’unité africaine et de la solidarité continentale. Officieusement, c’est une autre histoire.
L’unité africaine, cet éternel prétexte
Voilà donc que le Gabon, pays souverain et fier, se résout à sacrifier son candidat pour "préserver les chances de l’Afrique". Mais posons la question : quelle Afrique ? Celle qui prône la solidarité tout en jouant à qui crie le plus fort dans les couloirs feutrés de l’Union africaine ? Ou celle qui laisse les plus influents imposer leurs choix, pendant que les autres applaudissent en silence ?
Le discours officiel évoque le "plaidoyer" de l’Union africaine et des chefs d’État. Mais ce "plaidoyer" a des allures d’ultimatum. Car dans cette Afrique où la démocratie se limite souvent aux urnes vidées d’avance, les décisions de solidarité ressemblent à des diktats imposés sous couvert d’amitié.
Une diplomatie de l’abandon
En cédant ainsi la place à la République arabe d’Égypte, le Gabon renonce à une occasion historique de défendre ses intérêts sur la scène internationale. Noël Nelson-Messon, présenté comme un candidat sérieux, voit sa candidature balayée sans qu’aucun argument substantiel ne soit avancé. Où est la vision stratégique ? Où est l’ambition nationale ?
Pire, cette décision s’inscrit dans une tendance inquiétante où le Gabon semble plus préoccupé par l’opinion de ses "frères africains" que par ses propres intérêts. Et pendant que Libreville s’efface, Le Caire savoure sa victoire, démontrant une fois de plus que la solidarité africaine n’est qu’un jeu où seuls les puissants gagnent.
Un message désastreux
Le retrait de cette candidature envoie un signal clair : le Gabon est prêt à se soumettre à des pressions extérieures, même au détriment de sa propre souveraineté. Cette posture affaiblit le pays sur le plan international et risque de décourager les talents nationaux. Qui voudrait encore se lancer dans une carrière diplomatique quand on sait que l’État peut vous retirer son soutien à la première occasion ?
Un gâchis diplomatique
En abdiquant ainsi, le Gabon ne renforce pas l’unité africaine ; il se contente de suivre le jeu des grandes puissances régionales. Ce geste, présenté comme noble, est en réalité une capitulation. Une Afrique véritablement solidaire aurait permis à chaque pays de défendre ses intérêts équitablement, sans imposer le silence aux plus petits. Aujourd’hui, l’Égypte applaudit, l’Afrique feint d’y croire, et le Gabon s’efface. Une belle leçon de solidarité ?
Un régime militaire sous sanctions à l’international peut il briguer un poste à l’Unesco ?
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