Il n’a pas été à la hauteur des objectifs qui lui avaient été assignés par le président de la Transition. Redresser une maison malade mais surtout mettre fin aux délestages en électricité dans le grand Libreville et dans plusieurs autres localités du pays. Nommé à la tête de l’administration provisoire de la Société d’eau et d’énergie du Gabon (SEEG) le 16 septembre dernier, Jean Liévin Idoundou vient d’être limogé de ce poste à l’issue du conseil des ministres du jeudi 19 décembre. Cet ingénieur de formation, produit de la maison SEEG, n’aura pas tenu 4 mois à la tête d’une entité aussi sensible qu’importante dans la vie de la cité.
Un bilan globalement négatif
4 mois après leur prise de fonction, les membres du comité provisoire en charge de redresser la SEEG affichent un bilan globalement négatif. Les coupures d’électricité sont toujours autant présentes dans le quotidien des Gabonais au point de s’interroger sur la destination prise par les groupes électrogènes commandés et annoncés par le CTRI.
Et comme si cette situation n’était pas déjà assez pénible, les tensions permanentes entre le désormais ex administrateur provisoire, Jean Liévin Idoundou et le Général de Brigade aérienne Asseko Bekogo (représentant du CTRI en charge de conduire le plan Transfo 25) ont fini par plomber la machine. Ces derniers, d’après plusieurs sources internes, n’arrivaient pas à accorder leurs violons. Les parapheurs envoyés chez l’officier général trainaient à la signature au point de rendre complexe la résolution de nombreux problèmes.
Si le Général, à travers ce contrôle strict des dossiers, voulait s’assurer de la légalité des transactions signées par Jean Liévin Idoundou, la lenteur observée a fini par créer un goulot d’étranglement à la tête de la structure. Au point d’irriter les nombreux prestataires qui attendaient que leurs factures soient réglées pour faire face à leurs charges salariales et autres.
« Nous ne comprenons pas ce qui se passe. Les membres de l’administration provisoire multiplient chaque jour des réunions sans résoudre dans le fond le problème. Nous avons besoin que les factures soient réglées pour fonctionner », s’agaçait un opérateur économique qui n’a cessé de passer des heures en salle d’attente.
Preuve que plus rien ne va, l’appel d’offres lancé par la SEEG, en fin juillet dernier, portant sur les « travaux d’installation d’électropompes de secours et de sécurisation de Mbe Ntoum » a eu du mal à être exécuté par un opérateur économique retenu.
Or, renseigne une source proche du département technique de la SEEG, ces travaux étaient censés commencer le 15 septembre 2024. « Mais jusqu’à ce jour, il n’y a rien », se désole ce cadre. Pourtant, poursuit cette source, ces travaux sont d’une importance capitale pour ajouter au moins 28 mille m3 d’eau dans le réseau national. « On a l’impression que la guerre ouverte que se livrent les deux personnalités vient paralyser la machine », commente un autre cadre. Le gouvernement a finalement décidé de siffler la fin de la récréation en limogeant Idoundou. Maintenant reste à savoir si Steeve Saurel Legnongo sera à la hauteur des enjeux.
Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs marqués * sont obligatoires