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Persis Lionel Essono à la tête du FGIS : le grand pari

IMG Persis Lionel Essono prend la tête du FGIS.

Le 19 décembre 2024, le Gabon a assisté à un énième bouleversement politique et économique, mais cette fois-ci, c’est une figure bien singulière qui prend les rênes du Fonds Gabonais d’Investissements Stratégiques (FGIS) : Persis Lionel Essono. Succédant à Stéphane Mbadinga, ancien DG adjoint de Citi Bank, Essono hérite d’une mission titanesque : gérer les ressources du Fonds pour les générations futures et, pourquoi pas, redonner un souffle à la diversification économique du pays. Mais, question existentielle : est-ce vraiment la clé du renouveau économique du Gabon ou simplement un coup de théâtre politique de plus ?

 

Ah, le FGIS… Ce nom résonne comme un doux mirage dans les discours politiques. Ce fonds sensé être l’outil ultime pour diversifier l’économie gabonaise, réduire la dépendance au pétrole et offrir un avenir radieux aux générations futures. Mais, soyons francs, combien de Gabonais, ou même d’investisseurs étrangers, peuvent dire aujourd’hui qu’ils ont réellement vu les fruits de ce fond ? Car derrière les discours solennels se cache une réalité bien moins glamour : un système souvent flou, où transparence et rigueur semblent se jouer à cache-cache.

 

Essono débarque avec une promesse presque trop belle pour être vraie : transformer le FGIS en un levier d’investissement véritablement performant, capable de résister aux caprices du marché pétrolier. À la clé, la modernisation des infrastructures, la création de nouvelles sources de richesse, et la fameuse réduction de la dépendance pétrolière. Pas moins. Mais à ce jour, les Gabonais sont-ils prêts à faire confiance à une institution qui, malgré ses milliards théoriques, n’a jamais véritablement montré sa capacité à être plus qu’un simple instrument de gestion des excédents financiers ?

 

Le grand défi : Diversification ou illusion ?

Essono a un programme. Enfin, un programme, c’est ce qu’on nous dit. Diversifier les investissements, accroître les rendements des actifs, et développer des projets structurants pour le pays. Oui, mais comment ? Le Gabon rêve d’une économie moins dépendante du pétrole, mais comment espérer une véritable transformation quand le pays continue de se reposer sur des ressources naturelles finies ? La question reste posée. La diversification, ce mot magique, semble un peu trop souvent un mirage dans le désert économique gabonais. Agriculture, nouvelles technologies, infrastructures… Ces secteurs sont-ils vraiment prêts à porter le poids de l’économie du pays, ou sont-ils simplement des vœux pieux pour calmer les critiques ?

Essono aura-t-il le courage de remettre en question les grands dogmes économiques qui régissent le Gabon ? S’il réussit, il marquera l’histoire. Mais si la réalité des investissements stratégiques s’avère moins ambitieuse que la parole donnée, il risque de devenir un autre nom sur la liste des « réformes sans lendemain ».

 

Transparence : Le cheval de bataille ou la façade ?

L’un des plus grands défis d’Essono sera d’assurer la transparence et l’indépendance de l’institution. Une tâche noble, mais dans un pays où les décisions économiques semblent souvent teintées de politiques, la frontière entre gestion rigoureuse et manœuvres politiciennes est parfois mince. Le FGIS, avec ses milliards, ne peut plus se permettre de jouer à l’ombre. Mais, à l’instar de ses prédécesseurs, Persis Lionel Essono saura-t-il résister à la tentation de transformer ce Fonds en un terrain de jeu pour les ambitions politiques ?

 

Il est facile d’abonder dans le sens du gouvernement et de souhaiter que cette nomination marque un tournant décisif pour l’avenir économique du Gabon. Mais en y réfléchissant bien, cette nomination ne ressemble-t-elle pas un peu à un énième changement dans une institution où l’on change de tête, mais rarement de fond ? Les Gabonais attendent des actions concrètes et visibles, pas des discours pleins de promesses non tenues. Essono, en prenant la direction du FGIS, hérite d’un défi colossal : celui de ne pas devenir un symbole d’immobilisme dans un pays où le temps semble souvent suspendu entre promesses et réalités.

 

Alors, cher Persis Lionel Essono, ferez-vous du FGIS un véritable moteur de croissance pour le Gabon ou serez-vous un autre nom sur la longue liste des "réformes promises mais jamais réalisées" ? Seul l’avenir nous le dira. Mais une chose est certaine : votre mission sera scrutée, et les yeux des Gabonais sont plus que jamais braqués sur vous. À vous de prouver que ce grand changement ne sera pas qu’une simple illusion de plus.

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