La rencontre entre les deux personnalités.
Le Gabon se réinvente, dit-on, et c’est sous ce noble prétexte que les salons feutrés du Bord de Mer bruissent de conciliabules stratégiques. Dernier épisode en date : la rencontre entre le président de la Transition, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, et Alain-Claude Billie-By-Nze, le chef de file de la plateforme « Ensemble pour le Gabon ».
Au menu : un nouveau code électoral, une refonte du fichier électoral, et bien sûr, le fameux découpage électoral qui, dans notre belle République, ressemble souvent à un exercice de géométrie politique plutôt qu’à une équation démocratique. Officiellement, il s’agit de "poser les bases d’institutions solides". Officieusement, certains murmurent que c’est l’art de redistribuer les cartes en préservant un jeu avantageux pour quelques joueurs privilégiés.
Le paradoxe de l’inclusion
Sous couvert d’inclusion politique, tous les acteurs sont invités à la table. Une belle idée sur le papier, sauf qu’elle ressemble parfois à un banquet où les convives n’ont pas tous le même appétit. Alain-Claude Billie-By-Nze, passé maître dans l’art de la négociation habile, a saisi l’occasion pour présenter ses idées, tandis que d’autres se demandent si ces propositions ne risquent pas de noyer l’essentiel sous une avalanche de bonnes intentions.
La refonte du fichier électoral ? Certes. Mais combien de décennies faudra-t-il pour y parvenir ? Quant au découpage "adapté aux réalités du pays", il laisse songeur. S’agit-il de réalités géographiques ou d’objectifs stratégiques bien moins avouables ?
Un avenir démocratique, mais quand ?
Pendant ce temps, dans les quartiers populaires, où les Gabonais vivent au jour le jour, ces échanges de haut niveau suscitent autant d’espoir que de scepticisme. On rêve de démocratie, mais on craint que ce retour à l’ordre constitutionnel promis ne soit qu’un lointain mirage.
La volonté de construire une nation unie ne fait aucun doute. Cependant, les Gabonais savent que les discours enflammés et les promesses d’inclusion finissent parfois par se perdre dans les couloirs labyrinthiques du pouvoir.
Et si, au final, tout cela n’était qu’un spectacle bien orchestré ? Une transition où l’on change les règles, mais jamais les joueurs ? "Reformons le fichier électoral !" clament-ils. Très bien, mais qui s’occupera de réformer les mentalités ?
Alors, en attendant de voir si ce vent de réforme portera réellement le Gabon vers des horizons plus justes, les citoyens restent vigilants. Parce que dans ce pays, comme ailleurs, les plus grandes révolutions commencent souvent par un éclat de rire, et parfois par un soupçon d’ironie.
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