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Politique

Pascaline Bongo impliquée dans une affaire de blanchiment d’argent : son avocate crie au " harcèlement judiciaire"

IMG Pascaline Bongo à nouveau devant la justice française.

La scène judiciaire française s’anime encore une fois avec un nom qui ne laisse jamais indifférent : Pascaline Mferri Bongo. Relaxée il y a à peine un an par le tribunal correctionnel de Paris dans une affaire de corruption internationale, la fille de l’ancien président gabonais fait un retour remarqué ou plutôt forcé dans le viseur de la justice française. Mise en examen en janvier dernier dans un nouveau volet d’affaire, elle serait, selon l’AFP, impliquée dans une nébuleuse aux relents orientaux : une structure basée à Hong Kong, des fonds chinois, des comptes américains, le tout saupoudré de soupçons de blanchiment d’argent.

 

C’est ce qu’on appelle dans le jargon : la "mondialisation du soupçon".

Mais derrière ce casting international, une question de droit simple et brutale s’impose : peut-on instruire une affaire pendant dix ans sans franchir la ligne rouge de la sécurité juridique ? Car, rappelons-le, cette affaire dormait au fond d’un tiroir depuis 2015, avant de soudainement refaire surface en plein hiver judiciaire, comme un cadeau de Noël oublié par la poste.

 

L'avocate de la mise en cause, Me Corinne Dreyfus-Schmidt, n'y va pas par quatre chemins : "c’est du harcèlement judiciaire", martèle-t-elle. Et au vu du calendrier, on pourrait ajouter que c’est aussi une caricature de l’article 6 de la Convention européenne des droits de l’homme : le procès équitable dans un délai raisonnable semble ici avoir été remplacé par le procès dans un délai inavouable.

 

Sur le fond, l’accusation s’appuie sur un enchaînement de suppositions : Pascaline Bongo aurait dirigé en sous-main une société qui aurait reçu de l’argent d’intérêts chinois, argent ensuite redirigé vers des comptes familiaux ou personnels. Mais aucune démonstration claire, aucun circuit financier rigoureusement documenté, aucun lien formel entre l’intéressée et les opérations incriminées ne semble pour l’instant établi. Une mise en examen sur la base d’un faisceau… épars.

 

Alors pourquoi ce timing ? Pourquoi rouvrir une affaire 15 ans après les faits ?

Le juriste que je suis ne peut que s’inquiéter de cette justice qui semble s’acharner par principe sur certains noms. L’instruction pénale française, censée être à charge et à décharge, semble parfois se transformer en rituel inquisitorial quand il s’agit d’anciennes figures africaines du pouvoir. Et la vérité judiciaire n’avance plus au rythme du droit, mais à celui des agendas géopolitiques, des ONG militantes et des effets d’annonce.

 

Mais au final, comme le rappelait un vieux maître de conférence : "Une mise en examen n’est ni une preuve, ni une condamnation. C’est un acte de procédure, pas une vérité." Et en l’absence de procès rapide, elle devient même un substitut embarrassant de jugement. Un outil pour occuper l’opinion plus que pour rendre justice. Pascaline Bongo ne fait peut-être pas l’unanimité, ni en politique ni en morale. Mais face au droit, même elle a droit à une procédure digne, loyale et sans arrière-pensée. Car autrement, ce n’est plus du droit, c’est du théâtre. Et il serait temps de baisser le rideau.

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