La scène politique gabonaise n’en finit pas de ressembler à une comédie où les mêmes acteurs rejouent éternellement la même pièce : tricherie, manipulations et coups bas. Ce mercredi 3 septembre 2025, Georges Bruno Ngoussi, candidat indépendant dans la Lombo-Bouenguidi, a décidé de lever le rideau en conférence de presse à Libreville. Et le spectacle qu’il décrit ferait rougir de honte jusqu’aux illusionnistes de pacotille.
Celui qui fut jadis porté par les notables de son département cinq chefs traditionnels pour être précis a expliqué comment son rêve de participer à « l’œuvre de reconstruction nationale » s’est transformé en cauchemar bureaucratique. Au lieu de bâtir, l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB) s’emploierait surtout à démolir… les candidatures gênantes.
Selon Ngoussi, sa liste a été purement et simplement sacrifiée sur l’autel des arrangements de couloir, au profit d’une équipe « manifestement préparée à l’avance » par la Secrétaire générale adjointe du parti. Autrement dit : dans la maison des bâtisseurs, certains distribuent les briques, d’autres posent les fondations, mais une poignée garde jalousement la clé de la porte d’entrée.
Las de ces magouilles, Ngoussi a pris son destin en main et déposé une candidature indépendante, homologuée par la CNOCER. Mais à peine validée, la liste a été la cible de recours en cascade, comme si la justice administrative devait servir de marteau-piqueur aux ambitions partisanes. Le tribunal de Koulamoutou a jugé un premier recours irrecevable, mais un second, lancé par un membre zélé de l’UDB, attend encore de trancher.
« Lorsque le processus est saboté avant terme, comment peut-on accuser celui qui a été privé de toute possibilité d’aller jusqu’au bout ? », s’est indigné le candidat, visiblement lassé de ces cabales qui ressemblent à s’y méprendre à des règlements de compte dignes d’une mauvaise série télévisée.
Avec une ironie mordante, Ngoussi s’est réfugié derrière les propos du Président de la République, qui a récemment dénoncé les manipulations et exigé de la transparence dans la composition des listes. Manière élégante de rappeler que, paradoxalement, il est peut-être plus en phase avec la ligne présidentielle que ceux qui prétendent bâtir au nom du Chef de l’État.
La vérité est simple : dans la Lombo-Bouenguidi, les bâtisseurs construisent moins la démocratie qu’ils ne la barricadent. Et face à cette forteresse d’intrigues, Ngoussi veut incarner le contremaître du peuple, celui qui refuse que la volonté populaire soit transformée en chantier fermé. Reste à savoir si la justice administrative jouera son rôle de dernier rempart, ou si elle se contentera d’apporter du ciment supplémentaire au mur de l’exclusion. Une chose est sûre : dans cette affaire, le peuple de la Lombo-Bouenguidi risque d’apprendre, à ses dépens, que certains bâtisseurs ne savent manier que la pelle… pour enterrer la démocratie.
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