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Politique

Noël Bertrand Boundzanga refuse d’être le figurant d’un film dont la fin est déjà écrite

IMG Noël Bertrand Boundzanga se retire de la course.

Le rideau se lève sur la présidentielle du 12 avril 2025, et le spectacle qui s’offre aux Gabonais ressemble étrangement à une partie de chasse dans une forêt dense et brumeuse. Ici, point de démocratie véritable, mais une lutte de pouvoir où les rôles sont bien connus : les loups rôdent, les renards intriguent, et les brebis espèrent naïvement que les règles du jeu changeront.

 

Mais en politique comme dans la jungle, ce ne sont pas les plus vertueux qui survivent, mais les plus rusés et les plus féroces. Noël Bertrand Boundzanga, qui rêvait d’une élection transparente, vient de l’apprendre à ses dépens. Ce 4 mars, il claque la porte, refusant d’être le figurant d’un film dont la fin est déjà écrite. « Une farce électorale », dénonce-t-il, accusant le président de la Transition d’avoir trahi la parole donnée au peuple.

 

Le loup alpha dévoile son jeu

Au départ, la transition devait être un pont vers une alternance véritable. Une promesse solennelle avait été faite : les militaires ne seraient pas candidats, et le scrutin marquerait une rupture avec les pratiques du passé. Mais aujourd’hui, le masque tombe. Le président de la Transition, tel un loup alpha, annonce sa candidature, oubliant au passage la Charte de la Transition et les engagements pris en 2023.

 

Dans cette forêt électorale, il n’est plus question de démocratie, mais d’un simple changement de prédateur au sommet de la chaîne alimentaire. Boundzanga, lucide, refuse d’être un lièvre électoral chargé de donner une illusion de diversité. Il comprend que, dans cette course, les dés sont pipés, les pièges nombreux, et que le vainqueur est connu d’avance.

 

Un terrain de chasse bien balisé

Depuis des décennies, la politique gabonaise fonctionne sur le même schéma : la forêt est quadrillée, et seuls ceux qui en connaissent les sentiers cachés peuvent espérer s’imposer. Les outsiders sont tolérés, tant qu’ils servent à crédibiliser le décor démocratique. Mais gare à celui qui oserait réellement troubler l’ordre établi.

 

Boundzanga le dit sans détour : cette élection est une « validation d’un coup d’État sous couvert de démocratie ». Il rappelle que la Charte africaine de la démocratie interdit aux auteurs de changements anticonstitutionnels de se présenter aux élections censées rétablir l’ordre démocratique. Mais au Gabon, les textes de loi ont souvent la même valeur qu’un panneau « interdit de chasser » dans une forêt remplie de braconniers.

 

Une meute bien organisée

Les Gabonais ont déjà vu ce scénario se jouer plusieurs fois. Hier, le pouvoir se transmettait de père en fils, aujourd’hui, il se recycle en prétendant offrir du neuf. Mais le principe reste le même : garder le contrôle. Pendant que le peuple croit assister à une élection, les vrais décideurs organisent leur succession, s’assurant que personne ne viendra troubler le festin.

 

Les candidats dits « indépendants » qui restent en lice sont-ils naïfs ou complices ? Pensent-ils réellement avoir une chance, ou espèrent-ils simplement obtenir une part du gibier une fois la chasse terminée ? Une chose est sûre : dans cette compétition, l’électeur n’est qu’un spectateur impuissant.

 

Les brebis finiront-elles par mordre ?

La grande question est de savoir si les Gabonais accepteront encore longtemps ce jeu de dupes. Resteront-ils des brebis attendant que les loups se lassent de les tondre, ou finiront-ils par se transformer en chasseurs ? Pour l’instant, l’élection suit son cours, avec son lot de discours, de promesses et de stratégies. Mais à la fin, comme toujours, ce sont les loups qui festoieront. À moins qu’un jour, la forêt ne prenne feu…

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