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Economie

Les employés du pétrole dans la précarité : Oligui Nguema et Engandji-Alandji ont-ils capitulé face aux multinationales ?

IMG Les agents du pétrole dénoncent des contrats précaires.

Il fut un temps où l’on croyait que les militaires étaient des hommes d’action, des officiers droits et intraitables, prêts à remettre de l’ordre là où régnait le chaos. Mais, visiblement, face aux multinationales pétrolières, le Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema et son Conseiller spécial, Arnauld Calixte Engandji-Alandji ont troqué le treillis pour le tablier de majordomes. La loi numéro 20, fièrement annoncée, devait rétablir la justice sociale dans le secteur pétrolier. Un an plus tard, elle sert surtout de papier peint dans les bureaux ministériels.

 

La loi numéro 20 : un décret en carton-pâte

La scène avait des allures de révolution. L’Etat gabonais allait enfin mettre fin à l’exploitation honteuse des travailleurs nationaux. Terminé les CDD interminables, les primes coupées à la tête du client et les expatriés venus se remplir les poches pendant que les Gabonais mangent des miettes. Oligui Nguema l’avait dit : « Plus jamais ça ! »

 

Et pourtant… ça continue

Les pétroliers, ces éternels rois du Gabon, n’ont visiblement pas reçu le mémo. Ou peut-être que si, mais ils l’ont utilisé pour caler une table bancale dans un bureau climatisé. Depuis la promulgation de la loi, aucune grande entreprise ne l’a appliquée. PERENCO, ASSALA, MAUREL & PROM et consorts continuent leur petit jeu, employant des travailleurs en CDD depuis des décennies, refusant les intégrations, et profitant de la passivité complice de ceux qui devaient leur imposer la loi.

 

Oligui Nguema, Engandji-Alandji et le mystérieux art de la souplesse politique

Le Gabon découvre avec fascination que ses dirigeants savent être très fermes… avec les faibles. Mais face aux pétroliers, ils excellent dans l’art du rétropédalage et de l’oubli sélectif. A Gamba, Oligui Nguema avait promis une tolérance zéro. Il avait même mis en place une commission de suivi dirigée par Engandji-Alandji, censée s’assurer de l’application de la loi.

 

Aujourd’hui, cette commission est aussi introuvable qu’une fiche de paie complète d’un ouvrier pétrolier gabonais. Pourquoi cette soudaine apathie ? Le général Oligui Nguema, si prompt à mettre en garde les petits commerçants contre l’importation illégale de pagnes, aurait-il trouvé plus puissant que lui ? Aurait-il découvert que dans le bras de fer avec les pétroliers, son équipe n’avait pas de bras ?

 

BECUNA : l’explosion qui n’a réveillé personne

Quand une plateforme pétrolière explose, tuant des travailleurs, on pourrait s’attendre à une réaction de l’Etat. Exiger des comptes. Punir les fautifs. Renforcer les mesures de sécurité. Mais non.

Au Gabon, les victimes se divisent en deux catégories : celles qui reçoivent des indemnisations et celles qui reçoivent des condoléances. Après la tragédie de BECUNA, la famille de l’ingénieur français décédé a été indemnisée en toute discrétion, pendant que celles des Gabonais attendent toujours que quelqu’un daigne leur expliquer pourquoi la mort de leurs proches n’a aucune valeur. Il faut croire que l’Etat sait être rapide et efficace… mais seulement quand il s’agit de protéger les intérêts de certaines nationalités.

 

Les ouvriers gabonais : des esclaves modernes qui forment leurs maîtres

Ironie du sort : les Gabonais sous-payés et exploités sont les mêmes qui forment les expatriés grassement rémunérés. Chaque année, de jeunes ingénieurs débarquent d’Europe, tout sourire, et sont pris en main par des techniciens gabonais expérimentés qui leur apprennent les rouages du métier. Quelques mois plus tard, les mêmes Gabonais deviennent les subalternes de ceux qu’ils ont formés.

 

Un bel exemple de transfert de compétences… mais dans le mauvais sens

Prenons l’exemple de Toni Farha. Algérien d’origine, il est devenu en 19 ans l’un des hommes forts de PERENCO. Formé par des Gabonais, il est, aujourd’hui, leur supérieur. Il ne manque plus que l’option livraison à domicile pour compléter cette belle dynamique où le Gabon se contente d’être une pépinière de main-d’œuvre pour des expatriés venus chercher fortune.

 

Gabriel Tchango et la sous-traitance en or massif

Derrière chaque injustice, il y a un grand bénéficiaire. Et dans le secteur pétrolier, Gabriel Tchango a su tirer son épingle du jeu. Grâce à ses entreprises sous-traitantes, il alimente le secteur en main-d’œuvre corvéable à merci, signant des contrats juteux pendant que ses employés signent des contrats précaires.

La méthode est simple : fournir une main-d’œuvre bon marché aux grandes compagnies, se gaver sur le dos des travailleurs et dormir tranquille, pendant que d’autres essaient de survivre avec un salaire qui fond plus vite qu’un glaçon sous le soleil de Port-Gentil. Et ce n’est pas fini ! L’entreprise turque SUMMA, chargée de la construction du centre de conférence de la Démocratie, applique la même recette : précarité, intimidations, sanctions arbitraires. Comme si au Gabon, le travailleur national était condamné à être exploité, quelle que soit l’industrie.

 

Le pétrole, le CTRI et la grande illusion du changement

Un an après la prise du pouvoir, la transition militaire ressemble de plus en plus à un spectacle d’illusionnistes. On nous a vendu un retour à l’ordre, une justice sociale, un Etat fort et intransigeant. Ce qu’on a eu, c’est un grand cirque où le pouvoir exécute de belles pirouettes pour ne surtout pas contrarier les multinationales. L’histoire nous avait promis des militaires intraitables, prêts à imposer la souveraineté nationale. Ce que nous avons, ce sont des stratèges du compromis, des maîtres du silence et des champions du « ce n’est pas le bon moment ».

 

Le bon moment viendra-t-il un jour ? Ou faudra-t-il attendre une autre explosion, une autre tragédie, une autre humiliation pour que, peut-être, les dirigeants du pays se rendent compte qu’ils ont déjà assez courbé l’échine ? En attendant, les pétroliers continuent de piller, les travailleurs nationaux continuent de souffrir, et le général Oligui Nguema continue de chercher son autorité… qu’il semble avoir égarée en route.

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4 Commentaires

Parfait M. - Feb 25, 15:42

Tout est si bien dit,????????

N'importe - Feb 25, 22:13

Article diffamatoire...quand on ne sait pas de quoi on parle on la ferme.

Jean Charles - Feb 26, 14:37

Tissu de mensonges. Les gabonais sont performants que pour boire et faire la fête. Si les Gabonais étaient performants ils ne seraient pas dans cette situation

Mikoumou - Feb 27, 12:45

Tu t'appelle vraiment BITOLI hein? vraiment


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