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Société

Médecins sans salaires : quand le gouvernement met la charrue avant les bœufs… et oublie les bœufs !

IMG Le Pr Adrien Mougougou, ministre de la Santé

« Allez en province, vos postes budgétaires vous suivront », leur avait-on assuré avec une confiance désarmante. Trois mois plus tard, les jeunes médecins et pharmaciens affectés dans les hôpitaux publics de l’intérieur du pays cherchent toujours leurs salaires, mais ils ne trouvent que des factures impayées, des chambres d’hôpital en guise de dortoirs et des taxis en guise d’ambulances.

 

Pendant ce temps, à Libreville, l'administration regarde ailleurs, sans doute trop occupée à peaufiner de nouvelles promesses aussi engageantes que celles qui les ont conduits dans ce bourbier.

 

Postes budgétaires fantômes et médecine du sacrifice

Dans un scénario digne d’un mauvais feuilleton administratif, ces jeunes professionnels ont été envoyés en mission sans que l’essentiel ne soit prévu : le budget pour les payer. Une situation absurde où l’État a décidé de mettre la charrue avant les bœufs… mais en oubliant carrément d’atteler les bœufs.

Résultat ? Ces blouses blanches se transforment malgré elles en médecins bénévoles, exerçant une médecine du sacrifice là où leurs propres conditions de vie relèvent du parcours du combattant. Il paraît que la médecine est un sacerdoce, mais à ce rythme, on frôle plutôt le martyr.

 

Un gouvernement qui prescrit sans ordonnance

Et pourtant, en juin 2024, le Président de la transition avait prescrit une solution miracle : 400 postes budgétaires promis aux jeunes diplômés de l’Université des Sciences de la Santé (USS). Mais comme dans les mauvais diagnostics, la prescription est restée au stade du discours.

La loi n°1/2005 stipule pourtant noir sur blanc que la prise de service ne peut précéder l’attribution d’un poste budgétaire. Qu’à cela ne tienne, l’État a visiblement décidé de tester une nouvelle approche : l’emploi sans salaire, le travail sans contrat, la mission sans moyens.

 

Médecins ou acrobates administratifs ?

Ces jeunes médecins et pharmaciens, affectés à leurs risques et périls, ont dû apprendre en accéléré l’art de la débrouillardise en milieu hostile. Dans certains hôpitaux, on dort sur des lits de fortune, on puise de l’eau aux pompes publiques et on improvise des évacuations médicales comme on peut.

Pire encore, ils ne sont pas seuls à souffrir : les techniciens supérieurs et ingénieurs en maintenance biomédicale affectés en novembre 2024 vivent le même cauchemar administratif. Un pays qui veut réformer son système de santé mais qui laisse crever de faim ses soignants, n’est-ce pas là une tragédie nationale ?

 

Vers une ordonnance de grève ?

Face à cet abandon, le collectif « COLL-MP7 » hausse le ton et donne un dernier avertissement : soit les autorités respectent leurs engagements, soit ces jeunes professionnels quitteront leurs postes. Traduction : les hôpitaux de l’intérieur, déjà sous-équipés, risquent de se vider encore plus.

 

Mais après tout, qu’est-ce qu’un hôpital sans médecins pour un gouvernement qui fonctionne sans logique ? Si l’État continue d’agir comme un chirurgien qui opère sans anesthésie, il ne faudra ne pas s’étonner que le patient ici, tout le système de santé finisse par succomber. En attendant, ces jeunes médecins ont au moins retenu une leçon précieuse : en politique, les promesses sont souvent des médicaments périmés.

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2 Commentaires

AYINGONE ESSONO - Feb 07, 13:01

On souffre oooooooooo

Anonyme241 - Feb 07, 13:33

On doit maintenant faire des plantations pour vendre nos produits à l'hôpital tout en prenant soin des malades


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