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Mays Mouissi : du génie des finances au gardien des forêts et du climat

IMG Mays Mouissi, ministre de l'Economie sortant.

Il était l’étoile montante de la Transition, auréolé du prestigieux surnom de « petit génie », gracieusement offert par le général-président Brice Clotaire Oligui Nguema. Mais voilà, même les étoiles les plus brillantes finissent par vaciller quand les projecteurs deviennent trop intenses. Mays Mouissi, ancien ministre de l’Économie et désormais gardien des forêts et du climat, se retrouve aujourd’hui au cœur de ce qui ressemble à un mauvais film à suspense.

 

Un génie qui multiplie… la dette ?

Sous son passage au ministère de l’Économie, la dette publique a connu un boom digne d’un blockbuster hollywoodien. En 2022, elle représentait 63 % du PIB. Mais, grâce à une gestion que d’aucuns qualifieraient de « visionnaire », elle pourrait dépasser les 80 % d’ici 2025, selon le FMI. Pas mal pour un pays qui se disait en quête de rigueur et de responsabilité. Il faut dire que Mays Mouissi, ancien activiste à la parole acérée, avait promis monts et merveilles. Mais entre les chiffres alarmants et les caisses qui se vident, on se demande s’il n’a pas confondu « redressement économique » avec « gonflement de la dette ». Peut-être un coup de génie incompris ?

 

Des forêts pour oublier les chiffres

Après ce brillant exploit, Mouissi a été remercié d’une manière subtile : on lui a confié le ministère de l’Environnement et du Climat. Un ministère prestigieux, certes, mais surtout bien éloigné des préoccupations budgétaires. Après tout, qui irait auditer des arbres ou interroger des éléphants sur l’origine de milliards manquants ?

 

Cette réaffectation ressemble à un changement de décor dans une pièce de théâtre où l’acteur principal commence à oublier son texte. Un poste moins exposé, idéal pour passer sous le radar… jusqu’à ce que la CNLCEI (Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite) décide de jouer les trouble-fêtes.

 

Une convocation qui pique

Le lundi 20 janvier 2025, Mays Mouissi sera auditionné par la CNLCEI. La raison ? L’acquisition, en quelques mois seulement, de biens immobiliers dont la valeur défie l’entendement : plusieurs milliards de francs CFA. L’homme qui prêchait la transparence et la lutte contre la gabegie se retrouve aujourd’hui dans une position… inconfortable, pour ne pas dire gênante.

 

Ces acquisitions fulgurantes seraient-elles le fruit d’un salaire ministériel ou d’une épargne particulièrement bien gérées ? Peut-être Mouissi a-t-il découvert une martingale secrète sur le marché immobilier ? Une chose est sûre : les Gabonais, eux, peinent à comprendre une telle fulgurance alors qu’ils se débattent dans des fins de mois toujours plus difficiles.

 

Du chevalier blanc à la cible des soupçons

Ironie du sort, celui qui, il y a encore quelques années, dénonçait avec ferveur les dérives des puissants est aujourd’hui dans le collimateur de la justice. L’arroseur arrosé, dira-t-on. Mais, pour l’instant, l’homme reste discret, comme s’il espérait que la tempête passerait d’elle-même. Le public, lui, n’est pas dupe. Si cette audition ressemble à un premier pas vers la vérité, beaucoup craignent qu’elle ne soit qu’une formalité de plus dans le ballet bien rodé de l’impunité politique.

 

Un spectacle sans fin ?

Les Gabonais, spectateurs malgré eux, assistent à ce qui ressemble de plus en plus à une comédie sans happy end. Entre les dettes qui explosent, les ministres qui jonglent avec les portefeuilles et les biens qui s’accumulent plus vite que les explications, une question s’impose : jusqu’où ira ce cirque ? Mays Mouissi, le « petit génie », trouvera-t-il une formule magique pour se sortir de ce mauvais pas ? Ou finira-t-il comme tant d’autres : éclipsé par ses propres contradictions ? En attendant, le spectacle continue. Mais, pour les Gabonais, il devient de plus en plus difficile de rire.

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