Dans les arcanes de la justice gabonaise, un bras de fer semble prendre forme entre le Garde des sceaux et les greffiers du Gabon. Dans une lettre adressée, récemment, à la tutelle, dont notre rédaction a pris connaissance, les greffiers du Gabon dénoncent une forme de marginalisation orchestrée par le patron de ce département ministériel.
Les habits du ministre de la Justice, Garde des Sceaux semblent être plus grands pour Paul Marie Gondjout, le patron de cette administration de la Transition. C’est le moins que l'on puisse dire au regard du climat qui prévaut dans le milieu de la Justice, où chaque corps de métier ne manque pas de dénoncer les maux qui minent cette maison.
Et ce ne sont pas les greffiers qui diront le contraire. Récemment, ces derniers ont pondu une lettre salée contre leur ministre de tutelle. Dans cette longue lettre, dont nous avons pris connaissance, les greffiers n’y vont pas du dos de la cuillère. Bien au contraire. Se disant être marginalisés, voire méprisés, ils tiennent pour responsable de leurs malheurs, le ministre de la Justice. Paul Marie Gondjout n’aurait pas, à ce jour, respecté sa parole.
« Nous vous tiendrons sans ambivalence pour responsable quant au dysfonctionnement du service public de la justice et à la détérioration du climat de travail qui prévaudrait les jours à venir », menacent les greffiers. Et de poursuivre : « Aujourd’hui, Monsieur le Ministre, nos espoirs se sont étiolés, notre joie et notre confiance se sont effondrées, nos rêves de voir une équité pour tous les acteurs dans la maison justice se sont envolés, ne laissant rien que nos plumes et plumitifs pour les notes d’audience ». Ce n’est pas tout. Les greffiers, et cela ne date pas de maintenant, estiment que leurs revendications sont souvent mises dans les tiroirs.
Pourtant, une Commission administrative paritaire (CAP) avait été annoncée pour trouver des solutions à cette crise. Ainsi, les revendications relatives à la gestion des carrières et des affectations avaient été annoncées. Mais rien n’a bougé. Conséquences lors des dernières affectations, il a été constaté des « tripatouillages ».
Les autres points, qui fâchent, sont, entre autres, la transformation de la Direction des greffes en une Direction générale, ainsi que l’adoption d’un statut particulier pour les greffiers. Justement, en l’absence de ce statut, les greffiers affirment être maintenus « au bas de l’échelle ».
Toute chose, croient savoir les greffiers, qui pourrait aboutir à des frustrations et à la dégradation du climat de travail au sein des juridictions. « Les pratiques discriminatoires, les injustices et le mépris à notre égard risquent de mettre à mal le climat de travail et de collaboration dans les juridictions », ont-ils prévenu.
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