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Société

Lutte contre l’insalubrité : une brigade pour traquer les citoyens « saligauds » en formation

IMG L' ouverture de la formation par le Délégué spécial.

Le mardi 21 janvier dernier, un événement d’envergure s’est tenu à l’hôtel de ville de Libreville : la formation des futurs agents de la brigade municipale, chargés d’encadrer le respect des horaires de sortie et de dépôt des déchets ménagers. Une initiative louable, mais qui nous rappelle que, dans notre chère capitale, la gestion des ordures reste un exercice d’équilibriste entre sensibilisation et répression.

 

À la manœuvre, le Général de Brigade Jude Ibrahim Rapontchombo, délégué spécial de la Commune de Libreville, déterminé à faire respecter l’Arrêté n°0461 du 28 septembre 2022, ce chef-d’œuvre administratif qui dicte aux citoyens les heures appropriées pour offrir leurs déchets à la vue du quartier. Car oui, il fallait bien une brigade pour rappeler à certains que la chaussée n’est pas une annexe de leur cuisine.

 

La sensibilisation avant le bâton : une noble intention ?

Portée par Clean Africa, la formation de ces agents municipaux repose sur une approche "douce" : sensibiliser les citoyens avant de sortir le carnet d’amendes. "Chez Clean Africa, nous pensons que la sensibilisation est la première étape vers un changement durable", affirme-t-on fièrement. Ce credo optimiste fait sourire : Libreville est une ville où les ordures dansent avec le vent, où l’on découvre des sacs-poubelles aux endroits les plus improbables, parfois même en équilibre sur un panneau de signalisation.

 

Une brigade pour ramasser les consciences ?

Avec cette nouvelle brigade, l’idée est claire : rappeler aux habitants qu’il ne suffit pas de tout jeter dehors à n’importe quelle heure en attendant qu’un miracle municipal efface la trace de leurs méfaits. Mais soyons honnêtes : combien de temps avant que ces agents ne deviennent les héros mal-aimés de nos trottoirs, accusés de faire "trop de zèle" ou "pas assez de travail" ?

 

Et que dire des réfractaires chroniques ? Ces citoyens convaincus que leur droit fondamental est de déposer leurs ordures là où bon leur semble, à toute heure du jour et de la nuit. Eux, la brigade les attend de pied ferme, avec des rappels à l’ordre bien calibrés du moins en théorie.

 

Une ville propre : mission impossible ?

Si l’initiative est à saluer, elle pose néanmoins une question de fond : une brigade municipale peut-elle vraiment transformer les habitudes profondément enracinées d’une population qui semble parfois avoir oublié ce qu’est une poubelle ? Car, soyons francs, Libreville ne manque pas de campagnes de sensibilisation, mais plutôt de comportements civiques responsables.

 

Ce qu’il faudrait peut-être, ce n’est pas seulement une brigade pour surveiller les poubelles, mais une véritable révolution culturelle, où chaque citoyen comprendrait enfin que la propreté de la ville commence chez lui.

 

En attendant…

La brigade municipale se prépare à descendre dans l’arène. L’avenir nous dira si cette équipe sera célébrée comme les gardiens d’une Libreville propre ou critiquée comme un gadget administratif de plus. Ce qui est sûr, c’est qu’entre les rêveurs optimistes et les sceptiques désabusés, les agents auront du pain sur la planche et peut-être un peu de plastique dans leurs bottes.

 

Alors, rendez-vous dans quelques mois pour savoir si cette bataille contre les ordures est une victoire éclatante ou un nouveau combat perdu d’avance. À Libreville, l’espoir est permis, mais la poubelle, elle, n’attend pas.

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