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Jean-François Ntoutoume Emane accusé d'escroquerie : l' ancien Premier ministre est-il devenu un marabout foncier ?

IMG Jean-François Ntoutoume Emane au coeur d'un vaste scandale.

Coup de théâtre dans les couloirs du tribunal de première instance de Libreville ce mardi 14 janvier. L’ancien Premier ministre et ex-maire de Libreville, Jean-François Ntoutoume Emane, est accusé par dame Tsona Ibouly Ngoubout d’avoir encaissé 8 millions de FCFA pour la vente de deux parcelles de terrain… sans jamais lui remettre les clés du paradis foncier promis. Une affaire qui mêle absurdité et mépris, à tel point qu’on se demande si l’ancien chef de gouvernement n’a pas confondu son domaine familial avec une scène de théâtre burlesque.

 

8 millions pour un mirage

Les faits sont simples, mais accablants. En janvier et février 2019, dame Ngoubout verse, en deux tranches, la somme totale de 8 millions de FCFA à Ntoutoume Emane pour acquérir deux parcelles de 400 m² chacune, situées à Mindoubé. À la clé, des reçus bien estampillés et un huissier témoin de la transaction. Pourtant, six ans plus tard, les terrains se font toujours désirer. Mieux encore : l’ancien Premier ministre refuse non seulement de restituer l’argent, mais ignore royalement une sommation d’huissier reçue en mai 2024.

 

 

Face à cette situation, une question brûle les lèvres des Librevilleois : comment un homme qui a dirigé le pays peut-il devenir le héros d’une arnaque digne des faubourgs de Libreville ? Certains y voient un nouvel épisode de la saga Ntoutoume Emane, célèbre pour ses déclarations fracassantes et ses postures provocantes. Mais là, il semble avoir atteint un sommet : vendre du vide pour 8 millions, c’est du génie ou du cynisme ?

 

Quand l’arrogance remplace le bon sens

Le plus frappant reste l’attitude désinvolte de l’ancien Premier ministre. Face à la plainte déposée par dame Ngoubout en juin 2024, Ntoutoume Emane n’a pas jugé utile de réagir. Des proches de l’octogénaire confient même qu’il considère cette affaire comme un “détail insignifiant”. Après tout, pourquoi s’encombrerait-il des soucis d’une “simple acheteuse” alors qu’il a siégé dans les salons feutrés du pouvoir ?

 

Le tribunal pour trancher… enfin !

Inscrite au rôle ce 14 janvier, l’affaire a été renvoyée au 18 février prochain. Ce sera l’occasion pour la justice gabonaise de démontrer qu’un passé politique glorieux ne confère pas un permis d’escroquer impunément. Car, à en croire les observateurs, Ntoutoume Emane joue avec sa crédibilité et celle des institutions qu’il a un jour représentées.

 

Un précédent dangereux

Au-delà du cas personnel de Jean-François Ntoutoume Emane, cette affaire révèle les failles de la gestion foncière au Gabon, où des citoyens sont trop souvent abandonnés à leur sort face à des pratiques douteuses. Pour dame Ngoubout, il ne s’agit plus seulement de récupérer ses parcelles ou son argent, mais de faire respecter un droit fondamental : celui de ne pas être spoliée par ceux qui, autrefois, incarnaient l’État.

 

Alors, Jean-François Ntoutoume Emane cédera-t-il ses terrains ou choisira-t-il de creuser davantage son propre trou ? Réponse le 18 février. En attendant, à Mindoubé, la spéculation continue… mais cette fois sur le verdict.

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