La matinée a été agitée sur la base logistique d’Assala Gabon à Port-Gentil. Un bateau de transport d’équipage, exploité par River Tour pour le compte de la compagnie pétrolière, a été la proie des flammes alors qu’il était encore à quai. Miracle de la rapidité ou simple coup de chance, les trois membres d’équipage ont été évacués sains et saufs. Pas de blessés, assure-t-on. Mais beaucoup de questions.
Un incendie sans cause, mais avec des conséquences ?
Le communiqué d’Assala est clair : la cause du sinistre est « indéterminée ». Une déclaration qui a le mérite d’éviter toute responsabilité prématurée. Pourtant, dans un secteur aussi réglementé que le transport maritime, un bateau ne prend pas feu comme une allumette sous le harmattan. Problème technique ? Mauvais entretien ? Ou simple malédiction qui s’abat sur l’industrie pétrolière gabonaise déjà en crise ?
Les experts en sécurité maritime s’interrogent. « Un incendie sur un bateau amarré est un incident sérieux. Cela peut indiquer une défaillance de maintenance ou un non-respect des procédures de sécurité », analyse un spécialiste du secteur sous couvert d’anonymat.
Une communication en mode pare-feu
Si Assala a immédiatement tenté d’éteindre l’incendie médiatique, une phrase de son communiqué attire l’attention : « Cette décision n’est en aucun cas liée au récent changement de propriétaire. » Drôle d’ajout pour une simple mise au point sur un incendie… Faut-il comprendre que le changement de gouvernance d’Assala suscite déjà des inquiétudes en interne ?
Pour rappel, Assala Energy, longtemps propriété du fonds d’investissement Carlyle, est passée sous pavillon indo-britannique en fin d’année dernière. Un changement qui aurait pu impacter la gestion des sous-traitants, dont River Tour.
River Tour : la croisière ne s’amuse plus
Le transport maritime est une alternative de plus en plus utilisée par les compagnies pétrolières pour contourner les contraintes et coûts élevés des hélicoptères. Mais le choix de River Tour était-il le bon ? L’entreprise, discrète dans les grands appels d’offres, se retrouve aujourd’hui exposée en pleine lumière. La question de la conformité de ses navires avec les normes de sécurité pourrait bien être soulevée.
Assala et les autorités sous pression
Les autorités gabonaises ont promis une enquête approfondie. Mais l’expérience prouve que ce genre d’incident finit souvent dans un épais brouillard administratif, entre expertises techniques et rapports confidentiels.
En attendant, une certitude demeure : Assala et River Tour vont devoir redoubler d’efforts pour prouver que cet incendie n’était qu’un simple accident. Car dans un secteur aussi stratégique que le pétrole, la confiance est un carburant bien plus précieux que l’or noir.
Affaire à suivre.
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