Le secteur de la formation professionnelle au Gabon traverse une nouvelle crise majeure. Ce lundi 6 janvier, les leaders syndicaux ont une fois de plus fermé toutes les issues du Centre de Formation et de Perfectionnement Professionnel (CFPP) Basile Ondimba d’Oloumi, à Libreville. Un acte symbolique, mais lourd de sens, qui illustre l'exaspération des acteurs de ce secteur en grève générale illimitée depuis maintenant cinq mois.
Des revendications laissées sans réponse
Cette grève, entamée le 30 octobre 2024 lors d'une grande assemblée générale, traduit le ras-le-bol des syndicats face à l'immobilisme des autorités. Le Syndicat National de la Formation et d’Enseignement Professionnel (SYNFEP), le Syndicat de la Formation Professionnelle (SYFOP), et le Syndicat National des Enseignants et Personnels de la Formation Professionnelle (SYNEFOP) pointent une série de revendications restées lettre morte.
Prince Prospère Engonga, président du SYFOP, dénonce une inaction criante : « Nous sommes presque obligés de réagir ainsi après de longs mois d’attente d’une hypothétique prise en compte de nos revendications par la tutelle. »
Parmi les principales doléances : L'acquisition de matériel pédagogique indispensable, le paiement des vacations des examens de l'année dernière, la mise à disposition de matière d'œuvre pour répondre à la norme 80% pratique / 20% théorie, la régularisation des carrières administratives des personnels.
Un dialogue de sourds avec les autorités
Les syndicats critiquent également le manque de suivi des résolutions adoptées lors des assises sur la formation professionnelle organisées sous l’égide du Président de la Transition. Ces recommandations, qui devaient relancer ce secteur crucial pour l'économie gabonaise, sont aujourd'hui oubliées.
Les récents échanges avec la ministre de l’Éducation nationale, Camélia Ntoutoume Leclercq, n’ont pas permis d’apaiser les tensions. Les leaders syndicaux l’accusent de ne pas avoir honoré ses engagements, aggravant ainsi la situation.
Une pression croissante sur le gouvernement de transition
Cette paralysie intervient dans un contexte économique tendu, où des rumeurs évoquent un assèchement des caisses de l’État. Alors que le gouvernement de transition s'efforce de redresser le pays après le renversement du régime d'Ali Bongo le 30 août 2023, cette crise met en lumière les limites de son action.
Si aucune solution n’est trouvée rapidement, la fermeture des centres de formation risque de fragiliser davantage un secteur vital pour l’insertion professionnelle des jeunes et la diversification économique du Gabon.
Un avenir incertain
Face à cette impasse, la communauté éducative, les apprenants et les parents d'élèves sont les premières victimes. Les syndicats, déterminés, annoncent qu'ils n'abandonneront pas tant que leurs revendications ne seront pas satisfaites.
Le blocage du CFPP Basile Ondimba sera-t-il le déclencheur d’une prise de conscience du gouvernement ? Une réponse rapide semble indispensable pour éviter une aggravation de cette crise aux répercussions déjà profondes.
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