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Gab’Oil : c'est la crise !

IMG Les stations Gab'Oil de plus en plus sans carburant.

Si vous cherchez du carburant à Libreville ces jours-ci, prenez une tente, un matelas et de la patience. Car dans plusieurs quartiers, les stations-service ressemblent à des lieux de pèlerinage : on y vient avec foi, on y attend un miracle. Au cœur de cette pénurie qui agace, une société : Gab’Oil, jadis fleuron public, aujourd’hui symbole d’un système qui marche à vide à défaut de rouler.

 

Le début de la panne ? Septembre 2024. Louis Gaston Aubame, ex-directeur général et juriste pétrolier respecté, est brutalement éjecté. Motif officiel : silence radio. Motif officieux : il allait peut-être trop vite, trop droit. En neuf mois, il avait lancé ce que beaucoup n’osaient plus rêver : des réformes. Révision des contrats douteux, traque de la fraude, restructuration des stations-service, numérisation de la gestion… bref, une opération "mains propres" dans un secteur longtemps géré avec des mains sales.

 

Mais comme souvent sous nos tropiques, la compétence fait peur, surtout quand elle menace les intérêts installés. Résultat : depuis son départ, Gab’Oil est retombée dans ses vieux travers, et même pire. Le carburant s’évapore, les fonds aussi. Les rumeurs de détournements dansent autour des couloirs climatisés du siège, pendant que les pompes, elles, suent l’air chaud et la frustration.

 

Les syndicats grondent, les cadres s’interrogent, les usagers râlent, mais la direction ou ce qu’il en reste joue à l’autruche : nez dans le sable, poches dans les caisses. Certains parlent même d’un "comité fantôme" aux manettes, où décisions et nominations se prennent entre initiés, loin de toute logique professionnelle. On croyait que l’ère des gestionnaires fantomatiques était révolue. Visiblement, les spectres ont repris du service.

 

Dans ce contexte, parler de souveraineté énergétique relève presque de la blague. À quoi bon produire du pétrole si l’on ne sait même pas en assurer la distribution ? Et comment croire aux grands discours sur la transparence et la réforme de l’État, si une entreprise stratégique comme Gab’Oil devient un terrain de jeu pour apprentis sorciers ?

 

L’urgence est là. Elle ne se mesure pas seulement en litres de carburant manquants, mais en crédibilité nationale en chute libre. Ce que l’État doit comprendre – et vite – c’est qu’on ne joue pas avec l’énergie d’un pays. Car une station-service vide, ce n’est pas qu’un incident logistique. C’est le symptôme d’un État qui perd la main. Alors, Gab’Oil : bientôt un audit, un sursaut, ou un enterrement ?

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