IMG-LOGO
Accueil Article Franck Ndjimbi : « Le 12 avril : nous devrons faire de ce jour un grand moment de liberté et de démocratie, d’émancipation et de triomphe de la République. »
Politique

Franck Ndjimbi : « Le 12 avril : nous devrons faire de ce jour un grand moment de liberté et de démocratie, d’émancipation et de triomphe de la République. »

IMG Franck NDJIMBI, Membre du directoire de l’Union nationale et député de la Transition.

Le 12 avril 2025, les gabonais sont appelés aux urnes pour désigner celui qui devra gérer le pays pendant les sept prochaines années. Franck Ndjimbi, dans cette tribune libre, livre les enjeux d’une élection cruciale pour le Gabon.

 

12 avril 2025. Cette date interpelle le peuple du Gabon. Elle suscite l’intérêt des populations de nos 9 provinces, 48 départements, 52 communes, 26 districts, 164 cantons, 969 regroupements de villages et 2743 villages. Elle aiguise la curiosité des chrétiens, des musulmans, des bwitistes, des adeptes des religions traditionnelles et des païens. Elle convoque le souvenir des émeutes post-électorales de février 1994, décembre 2005, septembre 2009 et septembre 2016. Elle ravive la mémoire des victimes de ces « événements de la déraison« , selon le mot de Paul Mba Abessole, qualifiant les violences durant lesquelles Jean Komgo Kango, militant du Parti démocratique gabonais (PDG), fut lynché puis brûlé vif par une foule en colère. Nous avons connu ces moments. Mais nous avons aussi vécu le 30 août 2023 et sa liesse populaire. C’est forts des enseignements que nous en avons tirés que nous devons aborder la présidentielle à venir.

 

Le 12 avril prochain, cela fera 10 ans, jour pour jour, qu’André Mba Obame nous a quittés, nous laissant son message de confiance, de loyauté et de courage. Je me permets de l’adresser de nouveau au peuple du Gabon. Le 12 avril 2025, nous devrons témoigner notre confiance à « cet autre qui n’est que le prolongement de nous-mêmes, cet autre à qui nous (confierons) notre espérance, donc notre vie. » Ce jour-là, nous devrons agir avec honnêteté et droiture. Nous devrons le faire pour notre pays, pour nos compatriotes, pour nos amis, nos compagnons et nos familles. Ce jour-là, nous devrons choisir non pas pour nous-mêmes, mais pour le Gabon et son peuple. Ce jour-là, nous devrons nous souvenir de notre longue marche vers l’alternance. Nous devrons réaffirmer notre amour de la patrie et notre attachement à la démocratie.

 

Raviver la flamme de la dignité, allumée le 30 août 2023

Nous avons été aux côtés d’André Mba Obame. Nous avons eu foi en la « Nouvelle espérance » qu’il portait. Nous lui avons donné une chance de la réaliser. Nous avons soutenu Jean Ping. Nous lui avons offert la légitimité pour placer « le Gabon à l’abri du besoin et de la peur« . Nous avons accompagné Albert Ondo Ossa. Nous lui avons accordé nos suffrages. Je ne reviendrai pas sur les fortunes de ces leaders. Par contre, je l’affirme : le 12 avril, date qui nous rappelle ces batailles de chaque jour qui se nomment Union, travail, justice, nous serons d’abord Gabonais. Parce que nous rêvons tous d’un pays rassemblé dans le respect de ses valeurs, proclamons-le : « Le Gabon, c’est toi, c’est moi et c’est nous« . Affirmons que nous sommes le Gabon parce qu’il n’y a rien de plus exaltant que « (cette) volonté et (cet) engagement partagé de changement pour le bien-être et le vivre ensemble du peuple souverain » consacrés dans la Charte de la Transition.

 

Le 12 avril, nous devons faire en sorte que la majorité politique rencontre enfin la majorité sociologique. Nous devrons faire de ce jour un grand moment de liberté et de démocratie, d’émancipation et de triomphe de la République. A Libreville, Port-Gentil, Franceville, Oyem, Mouila, Lambaréné, Tchibanga, Koula-Moutou et Makokou, nous devrons nous mobiliser et agir en toute transparence. A Moanda, Bitam, Gamba, Ntoum, Lastoursville, Ndende, Booué, Fougamou et Ndjolé, nous devrons nous mobiliser et choisir en toute responsabilité. A Mbigou, Okondja, Mayumba, Mitzic, Mékambo, Omboué, Cocobeach, Samekita et Pana, nous devrons nous mobiliser pour décider. Nous devons le faire pour maintenir et raviver la flamme de la dignité, allumée le 30 août 2023. Nous devons le faire le regard tourné vers l’avenir. Nous devons le faire sans égrener les comptes du passé, mais en nous remémorant d’où nous venons.

 

Les Terriens entendront parler de nous

Le 12 avril 2025, nous ferons un choix déterminant pour notre avenir. Eu égard à l’enjeu, comment ne pas évoquer le scrutin de 2009, marqué par la fraude massive et la dévolution monarchique du pouvoir ? Comment ne pas rappeler celui de 2016, avec cette « évidente anomalie » dénoncée à la face du monde par la Mission d’observation électorale de l’Union européenne (MOE-UE) ? En mémoire d’André Mba Obame, pour son combat, nous devons donner à voir autre chose. En hommage aux milliers de Gabonais qui prirent part à ses funérailles, nous devons prouver que notre démocratie peut produire autre chose que d’humiliants films de série-C. Nous devons tourner la page pour entrer enfin de cette ère de « félicité » dont parle notre hymne national.

 

Je sais qu’il y a risque que nous soyons confrontés aux hésitations d’une Histoire prisonnière de certaines pratiques. J’ai conscience que nous pourrions nous retrouver face aux dérives de quelques-uns, pris au piège de leurs habitudes. Mais, comme l’affirmait André Mba Obame, nous devons avoir à cœur de « rétablir la prééminence de l’intérêt général sur les intérêts particuliers, de la volonté du peuple sur celle des groupes de pression« . Nous devons faire du Gabonais « un acteur de notre histoire commune« . Nous devons inviter chacun au « dépassement de soi, au combat et à l’émulation, qui incitent à la découverte et conduisent à repousser nos propres limites« . Pour le Gabon, nous devons nous en souvenir. Le 12 avril, les Terriens entendront parler des Gabonais. Le 12 avril, le monde entendra parler de nous. Une fois encore, je vous adresse un message d’espérance. Un message d’action, de modernité et d’ouverture. Un message de confiance, de loyauté et de courage.

 

Franck NDJIMBI, Membre du directoire de l’Union nationale et député de la Transition

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Partagez:

1 Commentaires

Ekogha - Apr 12, 07:59

L'heure est en effet ouverte à une tout autre configuration et à une tout autre transfiguration de notre être-à-venir, notre être résolument ensemble. Au-delà de tout, place est donné à un au-delà de nous-mêmes afin de naître à une histoire vraie conduite par des âmes vigoureuses, celles qui, précisément, créent et suscitent espace nouveau et valeurs nouvelles. Si à un moment donné à l'espérance a succédé le désenchantement, rien ne saurait, malgré tout, nous confiner à la tentation affirmée et assumée du rien. Car, en nous, demeurera toujours cette lumière qui irradie et prolonge notre foi en un Gabon autre et nouveau. Ainsi en est-il d'un peuple qui aspire au façonnage de son histoire propre. Le 30 août a été et reste une belle promesse. À toi, à moi, à nous d'en faire notre héritage commun et, en ce sens, de le fructifier. Ce choix nous appartient, consacrons-le. Merci pour ce regard Franck. J'en fais une possession spirituelle.


Postez un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs marqués * sont obligatoires