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Poste S.A. : les postiers menacent de tout paralyser s’il n’y a pas de solutions à leurs revendications

IMG Les Postiers menancent de tout arrêter.

Les postiers, réunis sous la bannière du Synaposte, ont décidé qu’il était grand temps de sonner la fin de la récréation… en lançant une grève illimitée. Le préavis, déposé le 10 avril, tombe comme un recommandé avec accusé de réception : sec, officiel, et impossible à ignorer.

 

C’est un fait : à force de ne pas recevoir leurs salaires à temps, les agents de La Poste ont fini par ne plus livrer que leur colère. Et elle est bien timbrée. Lors d’une assemblée générale extraordinaire (parce que les ordinaires ne suffisent plus), tenue le 9 avril, les employés ont voté à main levée pour un arrêt de travail illimité. Résultat : des sacs de courrier empilés, des virements retardés, et une direction toujours aussi silencieuse que la boîte vocale du standard.

 

Chronique d’un naufrage postal annoncé

La grève n’est pas née d’un simple caprice syndical. Elle est le fruit d’une lente décomposition de ce qui fut autrefois un fleuron du service public. Salaires versés avec un calendrier maya, mutuelle de santé en soins palliatifs, opacité financière qui ferait rougir une société écran : le cocktail est explosif. Et à l’image de leurs locaux en ruine, les postiers n’ont plus que leurs bras croisés pour faire entendre raison.

 

Cerise sur l’enveloppe : les employés réclament désormais la tête métaphorique pour l’instant de la Direction générale. Accusée d’incompétence, d’inaction et d’autisme social, cette dernière semble découvrir la situation à travers les journaux. Peut-être n’a-t-elle simplement pas reçu les courriers de réclamation ? Il faut dire qu’à La Poste, tout se perd, sauf les illusions.

 

Quand la République se cherche un président, La Poste cherche son timbre

Le timing est cruel. Alors que le pays se prépare à choisir un nouveau président, la machine postale menace de s’arrêter net. Le genre de détail logistique qui peut transformer un scrutin en casse-tête. Car sans Poste, pas de procuration, pas de courrier administratif, pas de paiement, pas de vie. Bref, sans Poste… pas de République.

 

Les autorités, fidèles à leur habitude, observent la situation avec une distance prudente. Peut-être espèrent-elles que le conflit se règle par magie ou par communiqué. Ou alors comptent-elles, comme toujours, sur l’usure du personnel et l’amnésie de l’opinion publique. Après tout, qui se souvient encore de la dernière grève ? Probablement pas ceux qui attendent toujours leur colis de décembre 2023.

 

Une lettre ouverte à ceux qui ferment les yeux

Ce qui se joue ici dépasse la simple grogne d’un corps de métier. C’est le miroir d’une gouvernance publique à la dérive, où la transparence est une option, la compétence un mythe, et la responsabilité un mot rayé des procès-verbaux. La Poste S.A., comme d’autres entreprises publiques, est en train de devenir le symbole d’un État qui, à force de ne plus rien livrer, finit par ne plus rien recevoir. Mais que l’on se rassure : si les postiers n’assurent plus le service, ils assurent au moins le spectacle. Et dans cette République en surchauffe, cela vaut bien un bulletin… de grève.

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