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Face au scandale au permis de conduire : « Il faut sécuriser le processus, pas seulement le document… »

IMG Emmanuel Marcos Zué Méyé Eyéné, président de la confédération générale des petites et moyennes entreprises et industrie.

Le lundi 04 août dernier, le quotidien l'union titrait à la une, "permis d'inconduite" avec un contenu des articles très précis des pratiques au sein de l'administration des transports, mettant directement en cause l'implication du directeur du centre et du secrétaire général du ministère des transports dont les documents mis en première page portent la signature pendant la longue période qu'il a occupé les fonctions de directeur général des transports terrestres.

 

Un scandale qui met au grand jour et à la face du monde les irrégularités qui entourent la délivrance du permis de conduire en République Gabonaise. Un constat alarmant se dégage dans cette affaire. Premièrement, les permis sont délivrés sans un véritable processus sécurisé. Ce qui se traduit par l'absence de procès verbaux des cessions des séances d'examens, comme le décrit notre confrère de l'Union.

 

 Deuxièmement, la facilité à reproduire le document par des groupes de faussaires. Ensuite, il y a la gestion des fonds générés par la délivrance du permis, à travers le système de parafiscalité qui en découle. Cette situation à longtemps contribué à considérer le service en charge de l'examen du permis de conduire comme une vache laitière consacrée à l'enrichissement de tous ceux qui ont eu la bénédiction de le diriger. La volonté des nouvelles autorités de mettre en place un système digitalisé apparaît pour beaucoup comme l'ultime moyen de sécuriser ce sésame précieux en République Gabonaise.

 

Une des principales préoccupations est de savoir si la digitalisation du permis de conduire envisagée par les autorités Gabonaise permettra de le sécuriser et de mettre un terme à cette anarchie décriée.

 

Le président de la confédération générale des petites et moyennes entreprises et industries (CGPMEI) Emmanuel Marcos Zué Méyé Eyéné estime que la digitalisation à elle seule ne suffira pas à établir cette sécurité  : " Le permis de conduire au Gabon est un document à multi-usage. En dehors de son usage dans la conduite automobile, il peut servir de document d'état civil à certaines occasions. Il peut servir lors des contrôles de sécurité publique, il peut être utilisé pour les opérations bancaires. Il peut également servir dans le cadre des opérations d'assurance de santé. C'est donc un document d'une grande importance pour les citoyens Gabonais. Le permis de conduire dans sa forme actuelle n'est certes plus une garantie de sécurité par établissement, mais là digitalisation à elle seule ne suffira pas à établir cette sécurité.

 

La digitalisation permettra de tracer et de fiabiliser l'édition et la délivrance. Elle ne donnera pas la garantie de la sécurité du processus qui conduit à l'édition et à la délivrance du permis de conduire. Et c'est là que réside la grande difficulté. La sécurisation de tout le circuit qui part de la formation, à l'examen, à la sélection des candidats sont les étapes importantes du processus qui précèdent la délivrance du permis de conduire. Dans ce registre, la formation est une étape importante à sécuriser.

 

Pour cela l'Etat doit s'atteler à mettre en œuvre le programme de formation qui a été adopté pendant l'organisation des assises nationales sur l'exploitation des véhicules poids lourds. La sécurisation de la formation est la base et le point de départ du processus. Une formation sécurisée est le gage d'une garantie de la fiabilité du contenu de l'examen. Il faut savoir que depuis les indépendances et l'institution du code de la route, le Gabon n'a jamais élaboré un programme de formation à la conduite automobile pour toutes les catégories. C'est désormais le cas depuis le 25 février dernier. L'exploitation de ce programme de formation, complétée par la mise en place d'une nouvelle commission d'examen du permis de conduire peuvent renforcer la sécurité du processus. Toutes ces étapes peuvent également être digitalisées et numériquement sécurisée. Il y a eu des efforts dans ce sens depuis l'arrivée du Ministre d'État Ulrich Mamfoumbi Mamfoumbi. Je pense que l'inclusion de toutes les bonnes volontés pour accompagner ce processus  ne peut-être que bénéfique pour l'administration. L'administration gagnerait à conduire à son terme toutes les recommandations découlant des différentes réflexions initiées en 2024 dans le secteur des transports terrestres."

 

 

 

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