Par Wilfrid Kombe Nziengui
Partant de Koulamoutou, la capitale provinciale de l'Ogooué-Lolo, il faut plusieurs heures de route pour arriver à Iboundji, le chef-lieu du département de l'Offoué-Onoye. Une longue traversée conséquence du mauvais état de la route. Notamment les nombreux bourbiers qui ont rendu cette quasiment impraticable et la ville infréquentable.
«Ce n'est pas facile de faire cette route tous les jours. Il faut plutôt s’armer de courage. Seul Dieu nous maintient encore en vie sur une route comme celle-là », laisse entendre un chauffeur régulier sur cet axe. En dépit du fait que le problème de la route soit au centre des préoccupations des populations, les autorités politiques maintes fois interpellées, se montrent insensibles. D'autant que plusieurs d'entre eux ne se rendent dans la localité qu'en période électorale.
Iboundji, une ville qui se meurt
À l'image de la route, la ville d'Iboundji tombe en ruine. À la place de l'indépendance, à la résidence du préfet comme dans tous les quartiers de la commune, la nature a fini par imposer sa loi, à telle enseigne qu’ Iboundji n'est plus qu'un mélange d'herbes et autres détritus. «Ce n'est pas leur problème ( les autorités municipales Ndlr) de voir notre environnement insalubre. Ce qui préoccupent les hommes politiques c'est de manger leur argent», dégaine un habitant du département de l'Offoué-Onoye.
Pour se dédouaner, une source proche du conseil départemental, tente de se justifier ; « la gestion d'une ville comme la nôtre n'est pas chose facile. Les choses sont devenues compliquées du fait de l’absence de budget accordé au pavoisement».
Menacées par la précarité, les populations migrent vers les grandes villes à la recherche d'un mieux être.
En plus du manque d’entités génératrices de revenus, l'abandon par l'État des structures sanitaires et scolaires est à l'origine de l'exode rural qui depuis quelques années bat son plein, si bien que pour échapper à la misère, les habitants, majoritairement les jeunes, migrent vers les villes de Koulamoutou, Mouila, Port-Gentil et Libreville à la recherche du bonheur. « Si la situation ne s'améliore pas, dans 10 ans, Iboundji n'existera plus», se désole Julien, un habitant.
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