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Société

Esther Miracle : les survivants et les familles des disparus s’écharpent pour l’organisation du deuxième anniversaire du naufrage

IMG Le naufrage du navire Esther Miracle.

Deux ans après le drame, les cœurs sont toujours en deuil, mais les esprits, eux, sont en ébullition. L’organisation du deuxième anniversaire du naufrage de l’Esther Miracle, censée être un moment de recueillement et d’unité, se transforme en un véritable naufrage organisationnel. Un affrontement titanesque entre les rescapés et les familles des disparus, qui se disputent… non pas la mémoire des victimes, mais le contrôle des festivités.

 

Un groupe WhatsApp qui fait chavirer l’organisation

Tout a commencé par une proposition innocente des familles des disparus : créer un groupe WhatsApp commun pour mieux coordonner la commémoration. Une idée qui, en apparence, relevait du bon sens. Mais c’était sans compter sur le comité d’organisation, constitué majoritairement de survivants, qui y a vu une tentative d’ingérence. "Nous avons vécu cette tragédie, nous sommes les témoins directs, c’est à nous d’organiser", rétorquent-ils, oubliant que sans les disparus, ils n’auraient rien à commémorer.

Mais la vraie question est ailleurs : depuis quand la gestion d’un hommage aux morts est-elle devenue une affaire de monopole ? Pourquoi cette fébrilité soudaine dès qu’il s’agit de partager l’information avec les familles des disparus ? Faut-il désormais un visa de rescapé pour avoir voix au chapitre ?

 

L’hommage ou le business du deuil ?

Si le comité d’organisation tient tant à garder le contrôle, ce n’est peut-être pas uniquement pour des raisons mémorielles. Il se murmure qu’un "cahier des charges" a été déposé au cabinet du Premier ministre. Traduction : des fonds pourraient être en jeu. De là à penser que certains espèrent transformer la tragédie en opportunité, il n’y a qu’un pas… que certains franchissent allègrement.

Les familles, elles, refusent d’être reléguées au rôle de spectateurs silencieux. On leur demande de mettre la main à la poche, mais sans leur accorder la moindre influence sur l’organisation. "On veut bien payer, mais on ne veut pas être de simples figurants", protestent-elles. Une logique imparable. Après tout, dans cette histoire, tout le monde a perdu quelqu’un ou quelque chose : la vie pour certains, le sens de la dignité pour d’autres.

 

Un deuxième naufrage en vue ?

Ce qui devait être un moment de recueillement prend donc des allures de télé-réalité, où chacun campe sur ses positions, où les accusations volent plus bas que les vagues du large. Le président du comité, Éloge Foundjangoye, est pointé du doigt pour son ton jugé suffisant, presque condescendant. Résultat : des familles des disparus envisagent carrément de boycotter l’événement.

 

Si cette fracture se confirme, ce serait une tragédie dans la tragédie. Le collectif des victimes de l’Esther Miracle, qui a su porter la voix des oubliés, risque de sombrer dans les eaux troubles des divisions internes. Pendant ce temps, les vraies responsabilités dans ce naufrage demeurent floues, noyées sous des querelles d’égos et des intérêts mal dissimulés.

 

Un conseil ? Que chacun arrête de tirer la couverture à soi, sous peine de finir par s’étouffer avec. Le véritable hommage aux victimes ne se joue pas dans une lutte de pouvoir, mais dans l’unité et la dignité. Encore faut-il que certains s’en souviennent.

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