Le géant du BTP africain EBOMAF, fleuron du béton et des milliards volants, se retrouve dans une tempête judiciaire aux relents de bitume mal posé. Son PDG, Mahamadou Bonkoungou, entrepreneur visionnaire pour certains, prestidigitateur financier pour d’autres, risque un mandat d’arrêt international. En cause ? De savantes acrobaties comptables révélées par la Cour des Comptes sénégalaise, impliquant ses banques International Business (IB) Bank T et IB Bank B. Mais au Gabon, où EBOMAF enchaîne les chantiers routiers à coup de contrats mirifiques, l’affaire soulève une question cruciale : nos routes vont-elles finir comme cette affaire… en cul-de-sac ?
EBOMAF, champion du goudron et des milliards envolés ?
Depuis son atterrissage en grande pompe au Gabon, EBOMAF est devenu un acteur incontournable des infrastructures. Le groupe a raflé des contrats totalisant plus de 700 milliards de FCFA, notamment pour la construction d’axes majeurs comme Ntoum-Cocobeach et Andem-Owendo. Un succès éclatant… mais qui ressemble aujourd’hui à un mirage surchauffé par le soleil équatorial.
Selon les révélations du rapport sénégalais, des transactions opaques impliquant IB Bank T et IB Bank B auraient permis de faire circuler des fonds publics sans traçabilité, dans une valse financière qui ferait pâlir les meilleurs illusionnistes de Las Vegas. Plus de 80 milliards de FCFA d’emprunts publics ont disparu des registres officiels, pendant qu’un emprunt obligataire de 200 milliards de FCFA aurait été émis dans des conditions brumeuses. Un peu comme ces routes en chantier éternel : les fonds passent, mais le goudron, lui, se fait attendre.
Gabon : fin de chantier en vue ?
Si la situation dégénère, les conséquences pourraient être lourdes pour le Gabon. Des chantiers arrêtés, des routes inachevées, des entreprises sous-traitantes laissées en rade… Un scénario catastrophe qui mettrait à rude épreuve la patience des usagers habitués aux contournements improvisés et aux slaloms entre trous béants.
Plus inquiétant encore : le gouvernement gabonais devra-t-il revoir sa copie et se désengager de l’ère EBOMAF avant que les bulldozers ne tombent en panne d’essence ? Car si demain, Mahamadou Bonkoungou se retrouve plus préoccupé par son mandat d’arrêt que par ses contrats, qui garantira que l’asphalte promis ne finira pas en poussière de promesses non tenues ?
Moralité : le goudron, c’est bien… la transparence, c’est mieux
Dans cette affaire, une leçon s’impose : un projet routier, c’est comme une gestion financière, il faut que ça tienne la route. Le Gabon, en pleine transformation économique, ne peut se permettre d’avoir des infrastructures suspendues aux aléas judiciaires d’un entrepreneur sous le feu des projecteurs.
Alors, faudra-t-il bientôt rebaptiser l’autoroute Andem-Owendo en “Boulevard des Affaires Sombres” ? Ou verra-t-on enfin émerger des solutions pour éviter que les milliards ne prennent la fuite plus vite que les travaux n’avancent ? Seule certitude : pour l’instant, la seule chose qui roule vraiment, c’est l’affaire EBOMAF… tout droit vers la case justice.
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