Il est sans aucun doute l’acteur politique qui a le plus subi dans sa chair les affres du régime despotique d’Ali Bongo. Arrêté au lendemain de la proclamation des élections en 2016, Bertrand Zibi Abégué a été séquestré, torturé, gardé en détention pendant six longues années à la prison centrale de Libreville avant d’en sortir marqué à vie.
48 heures avant l’ouverture du dialogue national inclusif, l’ex député de Minvoul qui avait claqué la porte du Parti démocratique gabonais (PDG) pour regagner l’opposition, s’est exprimé sur les ondes de Gabon Télévision. Ce, pour appeler les fils et filles du pays « à se parler » mais surtout « à se pardonner ».
La route vers le pardon, Zibi Abéghé l’a lui-même entamé : « savez-vous que dans ce bureau je reçois mes anciens geôliers. Je reçois certains parmi eux qui m’avaient torturé, mais je me dis qu’ils n’obéissaient qu’à des ordres. Lorsqu’ils arrivent ici pour me rencontrer, ils ont peur parce qu’ils savent qu’ils m’ont torturé. J’ai reçu ici, celui qui m’a cassé la clavicule, aujourd’hui je dois subir aux Etats-Unis une double opération. Mais je l’ai (son geôlier) enlacé. J’ai pardonné… », affirme celui qui occupe désormais le poste de 1er questeur au Conseil économique social et environnemental ( CESE). Il conduira d’ailleurs, lors de ce dialogue, la délégation du CESE.
Pour ce dialogue, Zibi ne manque pas d’appeler les uns et les autres à privilégier l’intérêt supérieur de la Nation : « nous attendons des débats réels, des débats qui ne sont pas biaisés. Il faut donner l’occasion aux gabonais de s’extérioriser en s’exprimant. » Tirant les leçons de ses différents rencontres avec Nelson Mandela, le leader politique rappelle au peuple gabonais ce que lui disait l’ex président Sud-Africain : « la chose la plus difficile à désarmer dans le monde c’est le cœur. »
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