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Politique

Tribune libre : “Monsieur le Général Président, vous faites face à un peuple qui appelle au secours, une jeunesse qui se sent trahie et sans avenir.”

IMG Roger Mavoungou Edima Wilson.

(*) Par Roger Mavoungou Edima Wilson

 

Monsieur le Général Président,

 

À l'orée de l'année 2024, il est impératif de définir une trajectoire claire pour notre transition, afin d'atteindre des résultats exemplaires et significatifs. Lors de la récente signature du référendum, vous avez abordé avec conviction la nécessité de réformes fondamentales et l'urgence de renouveler notre classe politique. Je ne peux qu'approuver cette perspective, pourtant il est également crucial de mettre en lumière les maux qui gangrènent notre nation depuis trop longtemps : la corruption, la fraude dans les concours et le favoritisme ethnique.

 

Le non-paiement des vacations, pourtant annoncé par vos soins, est symptomatique d’une gestion défaillante. Vous avez promis des sanctions sévères contre les agents indélicats et avez ordonné une exécution budgétaire rigoureuse, mais force est de constater qu’aucune action tangible n’a suivi. Les chômeurs, eux aussi, se trouvent en première ligne de cette crise, et la répétition des mêmes promesses, comme celle des recrutements massifs, ne peut suffire à apaiser leur désespoir.

 

Au Gabon, la vie devient de plus en plus chère, ce qui fait grincer des dents parmi nos concitoyens. Les prix des denrées alimentaires, tels que la volaille, le lait ou encore le poulet reconditionné, ne cessent d’augmenter, laissant les Gabonais dans une situation précaire. Un contraste saisissant se dessine lorsqu’on compare notre expérience à celle de pays comme le Ghana ou le Kenya, où malgré leurs défis, des solutions innovantes ont été mises en place pour réduire la vie chère et favoriser l'emploi. Il est navrant de constater que, malgré les ressources abondantes dont nous disposons, nous restons englués dans des problèmes structurels qui freinent notre développement.

 

Comme l’a observé Winston Churchill, « Le prix de la grandeur est la responsabilité. » Il est donc de notre responsabilité collective de promouvoir une culture de vertu, comme l'a souligné Confucius en affirmant que « La vertu est le chemin qui mène à la paix. » Il est urgent de reconsidérer notre approche face à ces défis, car la corruption et le favoritisme nuisent non seulement à notre potentiel commun, mais ternissent également l’image de notre société.

 

Permettez-moi de rappeler les paroles de Nelson Mandela : « Cela semble toujours impossible jusqu'à ce que ce soit fait. » Nous possédons la capacité de forger un avenir meilleur, mais cela requiert une volonté claire de changement. Il ne peut être question de slogans vides destinés à ressusciter des discours éculés ni de jambes remaniées d'anciens responsables politiques du temps des Bongo, qui sont en grande partie responsables de l’incertitude actuelle.

 

Monsieur le Général Président, vous faites face à un peuple qui appelle au secours, une jeunesse qui se sent trahie et sans avenir. Aucune solution adéquate ne semble émerger pour soulager les Gabonais face à cette escalade des prix, et il est permis de se demander si ce “Coup de Libération” n’est rien d’autre qu’un "Coup d'Éclat", une répétition des mêmes erreurs.

 

Pourtant, nous devons nous préparer à affronter ces vérités dérangeantes et à perturber cet état de choses. Notre nation mérite un engagement authentique et fort en faveur de l’éradication des fléaux qui compromettent notre progrès. Comme l’a souligné Martin Luther King, « L'injustice où qu'elle se trouve est une menace pour la justice partout ailleurs. »

 

Renouons donc notre société et construisons ensemble un avenir où l'intégrité et l'équité surpassent les intérêts particuliers et les appartenances ethniques. Engageons-nous sur ce chemin avec courage et détermination !

 

(*) Membre de la société civile libre.

 

 

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