Dans un communiqué rendu public le 26 mars dernier, Jean Ping a décidé de procéder à un réaménagement des instances au sein de la Coalition pour la nouvelle république ( CNR). Première victime de ce chamboulement, le Pr Vincent Moulengui Boukosso. L’ex ministre de l’Enseignement supérieur sous Omar Bongo a été tout simplement viré du poste de président de la Conférence des présidents et remplacé par Justin Lendouki Nzengue. Dans la même note, Ping a décidé de confier au Dr Lucien Ditougou, la coordination nationale des activités politiques et de maintenir son cousin, le Pr Joseph John Nambo comme directeur de cabinet.
La manière indécente et humiliante par laquelle Vincent Moulengui Bokosso est éjecté de son poste provoque une vague d’indignations des partis et personnalités politiques de la CNR. Lesquels n’excluent plus de définitivement mettre fin à leur collaboration politique avec l’ex candidat à l’élection présidentielle. Le divorce est devenu inéluctable d’autant que Jean Ping fait montre d’ingratitude et d’égoïsme à l’endroit des acteurs politiques qui, en en dépit de toutes les propositions alléchantes du régime déchu, sont restés fidèles au combat pour la restitution de la victoire volée en 2016.
D’aucuns avaient même compromis leurs vies de famille pour continuer à se battre pour la restitution de la victoire volée à Jean Ping en 2016. Ils ont subi les railleries, les insultes, le mépris, les humiliations, parce qu’ils avaient refusé, cette fois-ci, de cautionner une énième forfaiture à la tête du pays. C’est donc, en grande partie, grâce aux sacrifices de ces hommes et femmes réunis au sein de la Coalition pour la nouvelle République (CNR) que le peuple gabonais est resté debout et déterminé à combattre le régime dictatorial d’Ali Bongo Ondimba.
Si après le coup d’Etat des militaires, en août dernier, les partis politiques et les personnalités membres de la CNR n’attendaient pas de récompenses particulières, ils espéraient au moins être consultés et impliqués pleinement dans le processus de transition et de restauration des institutions du pays. Il n’en est rien. Vincent Moulengui Boukosso, Francis Hubert Aubame, Michel Delbrah, Michel Madoungou, Blanche Abeghe Simony… pour ne citer que ces personnes à l’expertise reconnue dans divers domaines de compétence, ont été ignorées dans les nominations aussi bien au gouvernement, dans les chambres du Parlement qu’au sein de l’administration centrale.
Une situation étrange qui n’a pas manqué de susciter des interrogations au sein de la CNR surtout que dans le même temps, le leader de ce regroupement, Jean Ping, a rencontré à plusieurs reprises, le président de la Transition. Il a même eu le privilège d’avoir un tête-à-tête avec le Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema. Qu’est-ce qu’ils se sont dit ? Personne ne sait. Sauf qu’il se susurre que le candidat unique de l’opposition en 2016 n’a pas daigné proposer aux nominations les personnalités de la CNR. Pire, plusieurs sources dénoncent le nombrilisme dont fait preuve Jean Ping en tentant de garder sous son contrôle les personnalités et partis politiques de la CNR.
Outrés et profondément déçus par cette attitude, Vincent Moulengui Boukosso et les siens avaient décidé, au terme d’une réunion, de se départir de la tutelle de Ping et de naviguer désormais comme un regroupement de formations politiques autonome. Sauf, que pour des raisons obscures, le regroupement a décidé de revenir sur cette décision. Il était trop tard, Ping avait compris qu’il fallait se débarrasser des hommes et femmes qui refusaient de lui servir de marche-pied politique.
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