Il se murmure que certains milliardaires gabonais, bien connus du monde des affaires, auraient une conception bien singulière de la gestion sociale : prélever les cotisations CNSS sur les salaires des employés, mais "oublier" de les reverser. Parmi les noms qui circulent dans cette affaire, celui de Gabriel TCHANGO, ancien ministre des Eaux et Forêts et ex-maire de Port-Gentil, ressortirait avec insistance. À ses côtés, son comptable, un certain Rébienot, qui aurait joué le rôle de chef d’orchestre d’une partition aux notes frauduleuses.
Un vol social bien orchestré ?
Des centaines de travailleurs gabonais ayant sué sur les chantiers des sous-traitants pétroliers découvriraient aujourd’hui qu’ils ne sont rien aux yeux de la CNSS. Pendant des années, ils auraient été prélevés pour une retraite qui n’existerait que sur le papier. Mieux encore, certains auraient reçu des numéros d’immatriculation fantômes, ne correspondant à aucun fichier officiel.
Le stratagème serait d’une simplicité diabolique : ponctionner à la source, tout en s’assurant que l’argent disparaisse avant d’atteindre les caisses de la Sécurité sociale. Résultat ? Des pères et mères de famille, qui pensaient pouvoir souffler après des décennies de labeur, se retrouveraient sans pension, sans ressources, et sans explication.
Impunité programmée ?
Dans un pays où le vol d’une bouteille de gaz peut vous mener tout droit à "Sans-Famille" (la prison centrale de Libreville), on s’étonne que le détournement présumé de centaines de millions de francs CFA en cotisations sociales ne déclenche pas la même sévérité judiciaire. Y aurait-il une justice pour les puissants et une autre pour les misérables ?
Certains observateurs se demanderaient si ce dossier explosif n’aurait pas été volontairement enterré, pour ne pas déranger certaines amitiés bien placées. Pendant ce temps, les victimes, elles, se débrouilleraient comme elles peuvent, entre humiliation et misère.
PERENCO, une complicité silencieuse ?
Si ces accusations s’avéraient exactes, la responsabilité des grandes compagnies pétrolières opérant au Gabon pourrait-elle être engagée ? PERENCO, acteur majeur du secteur, aurait-il fermé les yeux sur ces pratiques, voire bénéficié d’arrangements bien huilés ?
Dans un pays en pleine transition, où le pouvoir affiche une volonté de rupture avec l’ancien système, ce dossier pourrait bien devenir un test grandeur nature : laissera-t-on ces présumés prédateurs sociaux s’en tirer en toute impunité, ou assistera-t-on enfin à une justice sans compromis, même pour les "intouchables" ? Le Gabon Nouveau tiendra-t-il sa promesse ? Ou faudra-t-il attendre que les victimes meurent dans l’indifférence pour que les coupables continuent de trinquer sur leur yacht ?
Affaire à suivre...
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